BASA

LE POETE ANSELME PERRET 143 cette ode , écrite en alexandrins classiques a rimes al– ternées. Le 21 novembre ] 899 un jeune avocat de Turin, Fer– raris, et son guide J eantet, de Cogne, perdaient tragi– quement la vie sur les glaciers du Grand Paradis ; leurs corps ne purent être retrouvés. La mort de ces deux al– pinistes provoqua une profonde émotion dans toute la Vallée et même au-delà. Perret voulut perpétuer le sou– venir de cet accident par nn poème qui malheureusement n'atteint que dans ses dernières strophes une parfaite limpidité de pensée et d'expression. La première strophe est sinon belle du moins pas– sable: on y voit esquissée la lutte titanesque entre l'hom– me et le sphinx alpestre, muet, impénétrable, avide de victimes, à l'égal d'une divinité païenne, mais qui de– vant la force intrépide de l'homme abandonne toute ré– sistance: Vers l'âpre flanc neigeux des alpestres géants La nuit monte; sinistre, en son long manteau sombre, De la cité lointaine où tout s'endort dans l'ombre L'amer glacier l'attend sur ses gouffres béants. Les strophes suivantes sont médiocres: Perret cède à la facilité de la mode de l'époque , du romantisme <l'ou– tre Alpes, où de << tragiques lunes >> éclairent de cc som– bres nuits )), dans l'attente d'événements plus tragiques encore. Que dit cette cc lune pâle >> sur ce cc vallon sau– vage >> ? Elle éclaire de sa lumière triste et spectrale, les spectres glacés qui dorment dans ce désert leur som– meil éternel. La cc faucheuse commune >> veille et at– tend, invisible, savourant déjà, sous la clarté lunaire , ses proies futures. Le lyrisme de cette ode est écrasé par une surabondance de lieux communs et d'expression s d'un mauvais goût romantique, qui ne réussissent ni à émouvoir ni à convaincre ! On note aussi une affectation de maniérisme dans le discours et dans la prière, qtrn le Poète adresse avec une 13 .

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