BASA
LE POETE ANSELME PERRET 147 ties du chant , balayant les r ésidu s scolastiques et éveil– lant en nous des résonances délicates et toute notre adhésion. Le vocatif « 0 frères )) par lequel s' ouvre le poème · est le salut affectueux d ' un homme qui comprend le drame des émigrés et de leurs familles. C'est c~mme un salut à tous ces êtres courbés sur un travail délabrant ou brutal qui revoient en r eve « le doux r ecoin natal )), leur foyer qui <c pleure la longue absence )) . C'est le salut d ' un frère valdôtain , d'un fil s de ces mêmes montagnes qu'ils ont dù abandonner pour un pays étranger, pou s– sés par le b esoin de donn er du pain à leurs famill es, tous enfants de la mi sèr e e t de la souffrance : O frères, qui rêvez au doux recoin natal Courbés sur un travail délabrant ou brutal, Vous, dont tant de foyers oleurent la longue absence: Gais et forts montagnards, fils du sol valdôtain, Qui nous avez quittés pour un pays lointain... Salut. enfants de la souffrance ! La deuxième et la troi sième strophe sont admirables. Dans l ' une revit le pittoresque paysage valdôtain. si beau , si riant, sous un ciel parfaitement pur , au-dessus du village et de la paix des champs, où s'es t épanouie leur jennesse, où leur corps s'est fortifié en travaillant la maigre parcelle qui ne donnait qu'une pauvre récolte de fi eurs et de fruit s : Votre recoin alpestre était pourtant si beau ! Il était si riant, le ciel du vieux hameau, Où, dans la paix des champs, fleurit votre jeunesse ! Vos membres étaient forts aux rustiques labeurs Et le sol labouré vous présentait ses fleurs, Vous faisait part de sa r ichesse.
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