BASA

152 L. A. COLLIARD nombreuses déficiences des autorités locales et centrales, qui sourdes aux vieux problèmes sociaux et aux aspira– tions nouvelles de la Vallée, étai ent incapables de pro– mouvoir ces vastes oeuvres de rénovation économique dans les secteurs industriel, agricole et touristique qui auraient pu absorber la main-d ' oeuvre locale et faire de cette région sous-développée une contrée riante et active comme elle l 'est devenue aujourd'hui. Mais qui donc , à l ' orée de notre siècle , entendit la voix doulou– reuse et prophétique du prêtre-poète ? Personne ! Et c'est peut-être ce qui rend son chant plus désolé et plus humain. Fantaisie hunwristique Ici les aspects les moins nobles de la vie et de la na– ture , le laid et le grotesque, le merveilleux et l'excen– trique, thèmes chers à la poésie romantique sont saisis dans toute leur intensité et prennent vie grâce à l'exal– tation lyrique du chant, dont l ' inspiration s'abandonne à l ' instinctive sen sibilité du poète . Le héros de l ' ode est une figure typique de (( clo– chard )) valdôtain, ancien maître d 'école , dépourvu bien sûr de tout diplôme, nommé cc Peccagran )) (mange– grain), sans doute parce qu ' une fois devenu mendiant il lui arrivait de se nourrir , faute de mieux, de grains de blé (16). Analysant cette composition poétique , le Révérend Chanoine Maxime Durand , président de l 'Académie Saint-Anselme d'Aoste, après avoir étudié le décor dans lequel se déroule la vi e misérabl e et vagabonde de ce (( roi des sans-culottes J), pendant une (( de ces journées maussades, pommelées et fri squettes de fin d'automne )), y découvre: cc des détails rendus avec la plus énergique (16) J e dois ce renseignement à l'amabilité du regretté Mgr J .-J. Stévenin et du Révérend Chanoine Maxime Durand, Président de l'Académie Saint-Anselme, qui ont tous deux personnellement connu « Pecca-gran » (lettre de Mgr J -J. Stévenin, 28-3-1948).

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