BASA

LE POETE ANSELME PERRET 153 trivialité )), (( la vigueur d ' imagination , les mâles pen– sées, les vers presque gonflés de nerfs de Victor Hugo )) ( 17). Le jugement du Chanoine Durand est on ne peut plus judicieux: cette poésie a vraiment quelque chose qui la différencie de toutes les autres odes de Perret. Dans les deux premières strophes qui peignent avc bon - heur les feuilles mortes, les arbres décharnés, le froid pénétrant qui frappe à la porte du pauvre. Il y a non seulement l'annonce de ce que le poète décrit par la suite , mais aussi un sentiment de pitié pour tous ceux qui n'ont que leurs haillons à opposer au froid : Le voici de retour avec ses feuilles mortes Et son soleil blafard, et ses matins brumeux, Le gris et froid h.iver, l'ennemi de nos gueux ; Il s'en revient déjà rugir près de nos portes : Fermons-les bien, amis frileux. Tout nu, tout décharné, triste comme un squelette, L'antique peuplier, au nord de la cité, Tremble ·comme un géant dans sa caducité ; Son feuillage à ses pieds voltige et pirouette Tout le long du cours déserté. Soudain voici qu ' apparaît <( Peccagran )), le gueux par excellence, le roi de ces clocha"rds, qui sans logis , sans vêtements et sans pain, n'ont d'autre espoir que d'être recueillis à l'Asjle des Pauvres : Sur ce long cours désert, là tout près du Refuge Un promeneur pourtant doit encore y venir : En ces hivers passés, si j'ai bon souvenir, Par vents, ou par frimas, par neige ou par déluge, Son tour il voulait le finir. 0 7) MAXIME DURAND, Poetes Va!dô iains, dans le 24ème Bulletin de l'Académie Saint-Anselme, Aoste, 1937.

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