BASA
LE POETE ANSELME PERRET 159 mant face au pays la nécessité de s' engager , par delà le temps et les événements, à rester fidèle au souvenu– des ancêtres. On dirait qu ' un frémi ssement la parcourt tout en– tière transformant peu à peu l 'élan contenu et la len– teur du rythme en un e ~loquente r evendication histo– rique. CONCLUSION Conclure maintenant sur la partie la plus vive de l' oeuvre poétique d ' Anselme Perret, après l'avoir at– tentivement examinée, en r éagissant souvent contre les séductions du vers ou l<J chaleur du sentiment, ou la douceur affective qui se dégage des poèmes, afin de la juger avec objectivité, n 'est pas chose facile. Nous avons essayé à l'aide de nos faibles forces de passer en revue, avec fidélité et méthode , les aspects de son oeuvre lyrique, pour en saisir l 'essence et le fil conducteur caché, qui bien souvent semble brusquement se briser , mais que l'on retrouve avec un peu d'attention dans son dérouleme nt ininterrompu , marque d'une évolu– tion constamment tendue vers le progrès et la perfection. Un critique a affronté avant nous, et avec une grand e rigueur, le problème littéraire chez Perret (18) , cherchant parmi sa production quel en était le chef-d ' oeuvre : ha– bitude critique chère aux érudits du siècle passé et de l'école de Croce. Mais, selon nous , le caractère génial d ' un poète n ' a pas besoin d 'être prouvé par la présence d ' une oeuvre 4ui dépasse toutes les autres par son am– pleur et par sa pui ssance évocatrice. Le moment de l'inspiration est presque toujours occasionnel, sinon le chef-d'oeuvre d'un artiste devrait toujours être la der– nière de l'es productions, ce qui ne s'es t jamais produit. Ainsi donc la critique ne peut ni ne doit célébrer uni– quement le chef-d'oeuvre, phare qui nous éblouit de 08) AUGUSTE PETIGAT, La litt:érature française dans la Vaitée d'Aos– te, Paris, Jouve, 1913. 14 .
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