BASA
160 L. A. COLLIARD sa vive lumière, mais elle doit aussi considérer avec fi– nesse les étincelles jaillies som, le marteau, qui sont forméés des mêmes éléments dont est composé le chef– d'oeuvre. Et s'il n'exi ste pas de chef-d'oeuvre, au sens traditionnel du terme, dans l ' oeuvre de Perret, nous pouvons néanmoins placer l'artiste dans le Parnasse lit– téraire. Tel est bien l ' avis, sauf erreur de notre part, du Chanoine Maxime Dm·and , Président de l'Académie Saint-Anselme d ' Aoste , lequel décèle en Perret: « un trésor de sensibilité exquise ... une imagination poéti– que qui voudrait donner un plus libre essor à ses élans, mais qui ne se soutient pas toujours dans son envol)) (19). Et ailleurs le même critique insiste encore sur cette idée , affirmant que: (( sans avoir escaladé la hauteur du Parnasse, notre Poète enfourche assez heureusement le Pégase et peut être rangé parmi les beaux nourrissons du Pinde )) (20). Nous nous trouvons en effet devant un poète valdô– tain presque inconnu de la critique officielle , et s'il n'a pas atteint les sommets de la plus haute poésie, parce que lui ont manqué avant tout la maturité et le temps , a cependant donné vie aux aspirations séculaires de son pays en une élégante forme lyrique, ni symboliste ni parnassienne (21), mais qui oscille entre une inspira– tion que je dirai s folklorique et une prétentieuse archi– tecture académique et fastueuse. Le vers, à cha<1ue fois , s' aclapte aux exigences du sujet: tantôt il brise les digues du poème qui semble dé– ferler parmi les rochers abrupt5 comme un torrent en (19) et (20) MAXIME DURAND, Procès-verbal d.e !a séance du 12-6-1948 de !'Académie Saint-Anselme d'Aoste, dans le 27ème Bulletin de l'Aca– démie, Aoste, 1949. (21) D'un avis tout opposé était l'Abbé Auguste Petigat (ancien élève, avec le Sénateur E. Page, d'Anselme Perret), fondateur et directeur d'abord de l 'Echo de !a VaUée d'Aoste, ensuite du journal La VaUé e d'Aoste, publiés dans « l'étouffant Paris » où vit laborieusement une colonie de plus de treize mille valdôtains. Pour Auguste Petigat, Perret « appartenait sans le savoir à l'école parnassienne, tandis que Gérard était du grand nombre, comme l'abbé Delille, Louis Racine et autres » (lettre de l'abbé Petigat à l'auteur de cet article, 6-5-1948).
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=