BASA

COMPTES -RENDUS DES SEANCES XXI foule de mots de notre patois, comme plusieurs noms de nos localités viennent du Celtique et de· l'ancien français. Le Cel– tique ne se borne pas à la partie matérielle de la langue fran– çaise mais " il s'étend, dit un savant lexicologue, aux procédés généraux de l'élocution, à l'e·sprit de la grammaire" . Par ex. /"usage cle l 'article et la suppression des déclinaisons relient le Celtique Cl1l français. L'u e·t le e très ouvert, l'e muet, le t eu– JJhonique (viendra-t-il ? J le j pur nous viennent du Celtique . Les Valdôtains firent toujours. partie de· la grande famille celtique sur laquelle passèrent les deux grandes civilisations: romaine et bourguignonne, dit l e Chan. Frutaz. Préfecture gauloise sous Constantin, la Vallée d'Aoste passa aux Burgondes ve r s l'an 470 ; elle ne fu t hénlle, gothe, grecque, lombarde, italienne que provisoirement ; elle fut ensuite con– quise par les Francs et les Carolingiens. Vers 576, elle tut arra– chée aux Lombards et de nouveau incorporée au deuxième royaume de Bourgogne sous lequel elle demeura jusqu'à la chute des Mérovingiens. La Savoie eut le même sort . Après la mort de Charlemagne, notre Vallée passa sous le· sceptre des Carolingiens. Avec l'Helvétie, le pays de Vaud, Genève, le Cha– blais, notre pays, depuis 888, fit partie du troisième royaume de Bourgogne, qui dura 144 ans. Provençale sous Boson, ita– lienne sous les marquis d'Ivrée, mais pour peu de temps, la Vallée subit l'infl.uence de la domination burgonde·. A l'instau– ration de la Seigneurie de Savoie, notre contrée n'appartint pas à la branche italienne d' Achaïe, mais au Comté 1lltramon– tain. Faut-il donc s'étonner que notre patois soit un mélange de franco-bourguignon-provençal et que l e f rançais se soit ac– quis, depuis ses plus lointaines origines, dr oit de cité chez nous ? A l'ombre de se·s privilèges et de ses franc hises, le pays d'Aoste, par sa position intramontaine, par ses origines, son droit historique, ses intérêts matériels, intellectuels e·t moraux, son dialecte et sa langue , a toujours été une région nettement clistincte et différente des autres régions italiennes, voir e Pié– montaises. C'est pour ces motifs qu'elle a pu se constituer en un véritable état, en ùn gouvernement autonome, ayant e·u plein pouvoir, pendant près de six siècles, de traiter d'égal à égal avec le·s plus colossal es puissances de l'Europe. Peu nous chaut qu'un professeur d'histoire d'une Université italienne ait eu le toupet d'avancer qu'il n'y a jamais eu d'au– tonomie en Vallée d' Aoste, sauf un simulacr e au l6me siècle, et que la Charta Augustana n'était pas un titre spécial, caracté-

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