BASA

188 A. ZANOTTO F.-G. Frutaz avait un caractère égocentrique, qui le portait invariablement à se heurter à son prochain, à tort ou à rai– son. A travers les brocards et les accusations réciproques (constituant la partie la plus éclatante de ces polémiques, mais qui nous laissent, aujourd'hui, parfaitement indifférents) nous trouvons des miettes historiques à ne pas négliger. L'étude dont il s'agit se recommande pour sa documen– tation, pour son ton impartial. La polémique Frutaz-Vaccarone est analysée dans ses moindres détails avec rigueur scientifique et critique. M. Colliard a fait d'une pierre deux coups: il nous a révélé quelques recoins cachés de l'étonnante personnalité du Chan. Frutaz ; il a fort bien contribué au rétablissement de la vérité historique, des proportions, au profit de la justice distributive. 3. - ACTUALITE D'ORSIERES, par M. Lin Colliard (pp. 45-56). M. Colliard est un profond connaisseur, et un admirateur aussi, du Chan. Orsières (1803-1870). Puisqu'on remarque un renouveau d'intérêt autour de cette figure si discutée du clergé valdôtain du XIXe siècle et encore parce qu'il lui semblait qu'il était juste de rectifier plusieurs préjugés à son sujet, l'auteur a voulu nous en fournir une esquisse servant à mettre à découvert son actualité. Selon nous, la thèse agitée par M. Colliard, de la persis– tante validité de l'oeuvre d'Orsières est efficacement démontrée par cette courte introspection dans ses ouvrages et ses attitu– des sociologiques, pédagogiques et philosophiques. Le tort œor– sières fut surtout d'être trop avancé par rapport à la men– talité assez étroite, voire rétrograde, qui dominait alors en Vallée d'Aoste. Bien de ses affirmations, vues à la lumière actuelle, ont perdu leur aspect outrancier, téméraire, pour ne conserver qu'une étonnante validité. Il ne devrait plus être question, aujourd'hui, de juger réac– tionnairement les idées sociologiques, pédagogiques .d'Orsières, telles qu'on les jugeait il y a cent ans, sous l'influence des in– fortunes, en matière de religion, de leur auteur. Ceux qui conservent un jugement négatif ou presque de !'oeuvre d'Orsières, sont encore des gens qui rallient leurs ju~ gements à ceux portés par les contemporains de ce « bouillant chanoine ».