BASA
COMPTES-IŒNDUS DES SEANCES XXIII historiens grecs et latins ? L e relateur l e met en doute. Il se range même à l'avis de M. Jules Brocherez qui veut nous insinuer que les Salasses ne connaissaient point l'alphabet et que par conséquent le'S monnaies qui appartiennent à l'Aca– démie et portent des inscriptions, son t faussement attribuées aux Salasses. Franchement M . Brocherez est allé trop vite en besogne. L'alphabet était déjà connu avant les Salasses L'histoire reconnaît que l'écriture alphabétique fut inven– tée deux fois, dans l'Egypte et dans l'Inde, d'où deux systèmes qui se déve.ZOppèrent indépendamment et auxquels se rappor– tent tous les alphabets existants: le système d'origine égyp– tienne ou des nations de l'Occident ancien et moderne ; c'est l'écriture phénicienne d'où tirèrent leur origine le grec, l'étrus– que, le latin, le gothique, etc. Les Phéniciens très probablement ne firent que divulguer une invention égyptienne qui leur semblait facile et expéditive pour le commerce. Le phénicien Cadmus l'apporta en Grèce. Les Hébreux apprirent plus facilement en Egypte, et avant les Phéniciens, leur alphabet le plus ancien, c'e·st-à-dire le samaritain, qu'on ne doit pas confondre avec l'écriture carrée, plus récente· et d'origine chaldéenne. L'alphabet grec et hébreu éta i t le même dans l'origine. En effet l'un et l'autre désignèrent les lettres avec les mêmes noms: alpha = aleph ; beta = beth ; gamma = ghimel. L' alphabet (de alpha et beta, les deux premières lettres) est donc une imvor– tation sémitique d'origine égyptienne. De l'ancien alphabet grec (qui s'écrivait de droite à gauche ) dérivent l'étrnsque ( quoique d'aucuns sont d'avis que celui-ci dérive directement du phéni– cien), le latin, l'italique, le grec ordinairement connu, de celui-ci le cophte, le gothique·, le slave ancien. On croit aussi que du phénicien vint le persan ancien, d'où le Zend, le pehlvi ; frère du phénicien serait le Samari– tain et l'hébreu de·s monnaies, l'araméen, le moabite, de celui-ci le palmirain, le chaldaïque, le nestorien, le cufique ou vieil ara– be, le vieux turc, etc. Les alphabets de la langue indienne ne portent plus de traces de la pénible et l ente évolution des alphabets sémitiques à travers les signes figuratifs . L'alphabet sanscrit, père de tous les autres, fut créé par une intelligence merveilleusement analytique et supérieure. Il est le p lus com– plet et le plus régulier des alphabets ; il compte 48 signes, 14 voyelles, 34 consonnes. Les grammairiens indiens ont su., de– puis les temps les plus reculés, distinguer les voyelles et les
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