BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XXXI ---------------~--------·--·-- de Savoie, sous le métropolitain de Chambéry. C'est par suite de cette union millénaire du diocèse d'Aoste avec la Savoie que se sont impatronisés chez nous les usages gallicans. * Un autre nouveau membre, M. Livia Brédy, secrétaire gé– néral de l'Association Suisse-Valdôtaine de Genève, a traité un sujet qui devait nous intéresser au plus haut point: Notre pa– trimoine linguistique, image de la Vallée d'Aoste. Il a voulu, en guise de préambule, nous faire ressortir les avantages que l' on peut retirer de l'usage des discours de ré– ception que nous avons commencé d'adopter pour tout nouveau membre. M. Brédy a fait de bonnes études littéraires, son déjà long séjour à Genève lui a fourni les moyens de se perfection– ner dans la connaissance de la langue française. Voilà pourquoi il a eu à coeur de nous démontrer que cet idiome, au non plus nécessaire, n'a pas été un article d'importation mais un produit de notre sol. C'est déjà depuis 1536, que la Congrégation des Trois-Etats résolut de rédiger les procès- verbaux de ses séances en fran– çais afin "qu'ils fussent intelligibles à tous". Dès cette date, le français remplaçait le latin vulgaire dans les actes officiels. Cela suppose que la langue française était déjà, depuis sa nais– sance, en usage dans le langage courant des Valdôtains. Mais il y a une chose qu'il est absolument nécessaire de noter: tandis qu'en Vallée d'Aoste la rédaction en français des actes officiels nous avait dé j à été imposée en l'an 1536, en France l'usage exclusif du français dans tous les actes judi– ciaires ne fut prescrit que trois ans plus tard, c' est-à -dire en 1539, par l'édit de Villers-Cotterêts. C'e·st ce qui amène M. Brédy à faire cette observation d'une extrême justesse: " ...Encore convient-il cle faire une distinc– tion: le roi de France avait pris ceüe décision pour obliger tous ses sujets à apprenclre la langue française, alors que chez nous, l'assemblée· avait décidé d'adopter le français pour être comprise de tous. La décision de la Congrégation des Trois– Etats fut consacrée, en 1561, par Lettres-Patentes d'Emmanuel– Philibert". Ce n'est que depuis 1860 que l'italien a été introduit dans notre Vallée. Après cela que les nationalistes étroits et fana– tiques fassent les gorges chaudes contre nous, qu'ils fassent les grimaces des chats qui avalent du vinaigre, lorsque les Val-

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