BASA
NOTRE PATRIMOINE LINGUISTIQUE 41 En 1862 , la Statistica d ' Italia , éditée à Turin , fai sait ressortir que , sur une po:vulation totale de 82.285 habi– tants dans les \'allées, 77. 687 parlaient françai s, soit en– viron 95 %. Aujourd'hui, sur 100.000 habitants environ, 75.000 à peu près par1ent françai s, soit moins de 80 % . Quelle perte ! malgré tous les efforts de ceux qui veulent nous conserver notre personnalité propre e t notre propre culture, et particulièrement ceux admi– rables d'un clergé attaché résolument à ses tradition s et à l ' amour de notre << petite patrie )) . A certains moments, dans des périodes d ' ultra nationalisme et de fanati sme politique , on nous fit le reproch e de n' ê tre pas de bons italiens. Fidèles à eux-mêmes, fid èles tout simplement, les Valdôtains ont suivi avec ferveur l e destin de la dyna s– tie qui les a gouvernés pendant huit siècles ; avec elle, ils sont devenus italiens et bons italien s et ils l'ont prouvé en n'hésitant pas à se serrer autour du drapeau chaque foi s que cela fut nfressaire. Mais la plupart d'entre-eux -- je sui s fier d 'êtr e de ceux -là - entendent l 'être libremen t et en restant fidèles à eux -mêmes. Est-on mauvais citoyen , parce qu ' on reste profon– dément attaché à son terroir natal, à ses traditions, à son parler ? Sont-ils de mauvais citoyens ces millions de Cana– diens qui parlent l e françai s ? Sont-ils de mauvais confédérés, ces cantons de Suisse romande qui ne par1ent pas la même langue que leurs compatriotes de Zurich ou de Berne ? Sont-ils de mauvais sujets de sa Maiesté britannique, ces Mauriciens qu i parlent françai s ou ces habitants de l ' île de J ersey si attaché s à ce que la langue officielle de leur île reste le françai s ? Non ! n 'est-ce-pas ? ... Alors nous ... Mais désor– mais plus personne ne nous conteste sérieusement le droit de parler not re langue .
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