BASA

42 L. BREDY Aujourd'hui, c'est chez nous qu'il faut se battre, se battre pacifiquement, par la persuasion. Il faut que tous les Valdôtains de souche et d' adop– tion sachent et comprennent que leur intérêt est de savoir parler français. Tl n'est pas question de pros– crire l'usage de la langue italienne. Cependant, c'est notre intérêt, c'est une nécessite au moment où le percement des tunnels du Mont-Blanc et du Grand-Saint-Bernard vont rétablir, à l'échelle du XXème siècle, les échanges avec les pays de langue française. Ce peut être une source nouvelle de prospérité pour nos vallées ; ce doit l'être. A la fin du 19ème siècle, le chemin de fer et la route ont fait entrer notre cc petite patrie l) dans un mouve– ment d'échange axé sur 1a vallée du Pô. Ils y ont ap– porté une vie nouvelle plus active. Le milieux du XXe siècle voit l'ouverture des pre– mières grandes percées routières à travers les Alpes. Nous avons la chance - que nous ne sommes pas sans avoir un peu aidé ! - qu'elles aient été réalisées dans notre région autonome. Nous devons tout faire pour en être les premiers bénéficiaires. JI faut que les tunnels apportent à notre chère Vallée un nouvel enrichissement dans le domaine économique, mais aussi - je suis tenté de dire ici - mais surtout dans les domaines spirituels et culturels. Servis par notre connaissance des deux langue.; et des deux cultures, notre destin me semble devoir être de devenir le trait d'union entre l'Italie et les pays de langue française. Nous avons, par notre courage et notre fidélité. ~agné notre Autonomie ; cc fut un des ultimes actes of– ficiels du dernier représentant de notre vieille dynas– tie ; c'est l'honneur du gouvernement ·central d'avoir compris que de nous administrer nous-mêmes ne nous éloignait pas de la République italienne. Grâce à cet état de choses, nous sommes dans la meilleure position possible pour profiter de la con-

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