BASA
88 J. PIGNET nom Challand trouve aussi une justification à sa graphie avec le d final dans des documents historiques du XIIIe, XIVe et XVe siècles, où l'on trouve les formes du génitif et de l'ablatif cc Challandi )), de Challando )), et aussi dans le patois valdôtain, qui nomme les habitants des deux communes de Challant cc Ciallandeuns )). Mais ces preuves, latine et dialectale, qui font terminer le radi– cal de ce nom par un d ne sont qu'une justification, pour ainsi dire, apparente. En effet elles ne sont pas suffi– santes à démontrer que la graphie la meilleure du nom a une terminaison en d, parce qu'il faut considérer que les documents historiques en latin populaire sont dus aux notaires, au tabellions et aux clercs du Moyen Age, lesquels ne se souciaient pas beaucoup de l'orthographe des noms, surtout des noms propres. En plus on doit tenir compte que dans les mots contenant le groupe final nt les transformations du t en d sont un effet de l'adoucissement que la consonne nasale n opère sur la dentale forte t, quand elle est suivie d'une voyelle, en la changeant, si on peut ainsi dire, dans la dentale douce d pour des motifs euphoniques, c'est-à-dire pour rendre plu~ facile et plus harmonieuse la prononciation du mot. D'ailleurs ce phénomène, pour des causes identi– ques, est inverse à celui que l'on registre encore aujour– d'hui, simplement sous forme phonétique et non gra– phique, dans fo liaison d'un mot terminant par le !!roupe nd avec le mot suivant qui commence par voyelle ou h muet: en effet dans les expressions cc un grand homme, quand il vient, un profond abîme )) 1a consonne finale d du premier mot, par effet de la liaison se transforme dans un t euphonique. C) Malgré l'analyse que je viens de faire, p01ir ôter tout soupçon je repporte encore textuellement ce qu'on lit dans le Dictionnaire Larousse' : (8) P. LAROUSSE, Grand dictionnaire universel du XIXe sièc!e, Paris s.a., in-folio.
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