BASA
94 A. ZANOTTO toriographie et est soucieuse de la résoudre, mis à part, peut-être, quelques « laudatores temporis acti )) vivant au dehors de leur temps , qui se bercent dans le souvenir d'une noble tradition. * * * Certes, l'historiographie valdôtaine a eu, entre la fin du XIXe et le commencement du XXe siècle, une éclosion prodigieuse, suscitée, surtout parmi le clergé, par le vénéré prieur J eau-Antoine Gal, fondateur de l'Académie Saint-Anselme, esprit ouvert à tout pro– blème culturel, ami des meilleures intelligences de son 3 temps. Avec la mort des principaux continuateurs de !'oeu– vre du prieur Gal, c'est-à-dire des chanoines Pierre– Etienne Duc ( + 1914), François-Gabriel Frutaz ( + 1922) et de Mgr Joseph·Auguste Duc ( + 1922), la source a presque tari. C'est que leur conception de l'histoire avait fait son temps. Voilà une des causes principales de l ' involution. La plupart des historiens de la vieille génération déployèrent leur talent dans le champs de l 'analyse, Eans entreprendre des efforts d'interprétation. Mis à part le chan. François-Gabriel Frutaz - qui, à son tour, fut handicapé par son esprit trop égocentrique -, ils de– meurèrent indifférents ou presque à l'évolution des scien– ces historiques qui s'accomplissait autour d'eux. Te– nacement ancrés à des schémas surannés ils repoussèrent les nouvelles interprétations dictées par les érudits étran– gers, qui auraient pu modifier certains jugements de leurs prédécesseurs sur lesquels ils avaient jeté le tabou. Le fait que presque tous nos historiens de l'époque furent des ecclésiastiques, outre à donner une marque (3) Cf. sa belle biographie par L. CoLLIARD, Notes d'histoire ecclé – siastique valdôtaine, Aoste 1959, pp. 7-16.
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