BASA
96 A. ZANOTTO riographie valdôtaine. Ils furent cependant des phéno– mènes i solés, et n'ont pas laissé une suite. Il manqua notamment à notre historiographie un théoricien. L'abbé Joseph-Marie Trèves en aurait pu devenir un: notre ami le prof. Colliard a bien mis en relief récemment la modernité de ses conceptions hi s– toriographiques. Ses méditations furent consignées dans quelques opuscules. Mais l'abbé Trèves ne s'ap– procha pas plus que cela aux sciences historiques, qu ' il avait la tendance à concevoir surtout sous l 'aspect so– ciologique. Ses théories ne furent ni méditées ni suivies. Ceux qui reçurent son héritage spirituel ne surent pas en profiter et quelqu ' un parmi ses disciples, en abor– dant le domaine de l'histoire , furent à l'opposé de ses conceptions à lui. * * * Nous pensons de pouvoir affirmer qu'un des plus grand'S torts de notre hi storiographie a été celui d'avoir eu une figure dominante: J ean-Baptist e de Tillier. Voilà un paradoxe, d ' accord. Mais étant donné que Tillier ac– complit un travail immense, toute l'historiographie posté– rieure pivote sur lui. Après Tillier nos .auteurs ont été comme figés et n'ont pas souven t su modifier ses jugements selon le progrès de la critique hi storique. Ils se sont remi s au magister dixit des philosophes scolas– tiques. Dans le tout récent passé l 'enchantement de l'Histo· rique de Tillier a froissé les ailes à plusieurs auteurs lesquel s, puisque les thèses que Tillier agita étaient redevenues en quelque sorte actuelles sur le plan po– litique, adoptèrent ses affirmations avec trop de légèreté, comme si la situation présente de la Vallée d'Aoste était la continuation pure et simple de l 'administration f éo– dale de l'ancien Duché. Il est partant arrivé que la fameuse Charte des fran– chises qui est à l ' origine de la vieille autonomie du
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