BASA

L'HISTORIOGRAPHIE V <\LDOTAINE 97 duché d'Aoste, n'est pas envisagée sous son aspect réel d'instrument féodal, fruit d'une époque bien déter· minée, mais au contraire on défend avec les dents le caractère de document de la libre dédition des Valdô– tains que Tillier lui attribua. Ce contrat est pour cer· tains, comme pour Tillier, un document non pas historique, mais bien politique; ils laissent croire à eux-mêmes qu'il est l'un des points de repère de l'au· tonomie constitutionnelle dont nous jouissons actuel– lement'. * * * Certains de nos intellectuels acceptent encore les fables brodées par les chroniqueurs du Moyen Age sur les Salasses. D'autres historiens ne se rendent pas comp· te qu'après Tillier nombre de documents ont été dé– couverts et publiés et que , partant, en se fiant aveuglé– ment de l' Historique, ils risquent d'être surannés. Or, Tillier écrivait à une époque où la critique historique était rudimentaire. L' Historique, au XVIIIe siècle, était une oeuvre presque parfaite. Aujourd'hui, bien qu'il ait conservé une bonne partie de sa valeur, il de· vrait être envisagé comme une source de l'histoire valdô– taine, de même que la Chronique du chanoine Vaudan, le Porfil de Mochet, les ouvrages historiques de Yiot, Monterin, Genand, etc., et non pas comme un oracle infaillible. * * * Il y a une tendance assez dangereuse chez nous, qui est le fruit du provincialisme, à laquelle il serait grand temps de porter remède: c'est le patriotisme de clocher. (4) On ne saurait, cependant, nier que ce rlocument a été un des actes fondamentaux de la vieille autonomie. Ceux qui veulent lui en– lever tout caractère « pattizio » sont à leur tour dans l'erreur. Comme toujours, les extrêmes se touchent. 7

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=