BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XIII adolescence et de sa jeunesse. Ce site pourrait maintenant lui inspirer ces mélancoliques vers de Lamartine: D'ici je vois la vie à travers un nuage S'écouler pour moi dans l'ombre du passé L'amour seul est resté, comme une grande image, Survit seul au réveil dans un ,;onge effacé. M. Gorret nous parle avec force détails des diverses vi– cissitudes de ce domaine; il reproduit les divers actes pour marquer les étapes successives par lesquelles cette montagne, d ' abord consortium, devint avec le temps la possession d'une seule famille: les Gorret . "La montagne de Gilliarey, dit le relateur, est associée au nom des Gorret", nom qui toutefois n'apparaît dans les actes que depuis le 21 août 1534. Les premiers actes furent nécessairement rédigés dans le style archcâque de l'époque et environ une trentaine d'années après que le duc Emma– nuel-Philibert avait enjoint l'usage exclu.si/ du français dans les contrats et procédures. M. Gorret nous fait observer qu'en ces temps-là Anthey s'écrivait indifféremment avec ou sans h ( Antey ou Anthey), que Gilliarey se nommait, s'écrivait alors ]uglarey, plus tard ]ulliarey, ]uliarey, ]ulliaré, Gilliarey, Gilliareye, Gil– liaré, enfin Gilliarey. Dans le dialecte local on prononce au– jourd'hui Dzeulliaé. Mais voici d'autres détails soulignés par le relateur: "La phraséologie notariale d'il y a 400 ans n ' a guère subi d' évo– lutions, les actes des notaires d' aujoard' hui conservent en– core la senteur du passé. D'où l'on voit que la bureaucratie est essentiellement conservatrice. La plupart des noms de famille mentionnés dans les actes de reconnaissance se re– trouvent encore de nos jours dans les paroisses d' Anthey, V altornenche, Torgnon et V errayes . Il appert aussi de ces actes que nos ancêtres avaient une prédilection pour le pré– nom Jean. Ce qui surprend aussi, ajoute le référendaire, c'est le nombre considérable de consorts qui se partageaient les pâturages pas très étendus des alpes de Gilliarey et de Clonge".