BASA
llO SOEUR AUSILIA dans celles d'Aoste un reflet des miniatures alleman– des du Xe siècle•. A. Grabar a tenté une comparaison entre les fres– ques de l'église de Saint-Ours et celles de Vic, région de Bourges, département de l'Indre, et encore avec les peintures de l'église de Bohi en Catalogne. L'auteur y remarque la même brutalité sur les visages des bour– reaux, les têtes également modelées: front bas, nez pe· tit, yeux ronds et grandes prunelles noires immobiles, visages joufflus. A Aoste pourtant le mouvement est moindre et, conclut A. Grabar: « Vic développe et exagère ce qu'Aoste nous offre déjà en version moins évoluée )) ; le même auteur remarque une ligne de dé– veloppement de Saint-Jean de Munster (Suisse), à Aoste, à Vic et Bohi pendant le XIe et le XIIe siècle' 0 • P. Toesca, N. Gabrielli, A. Grabar arrivent, à propos des peintures de l'église de Saint-Ours d'Aoste, à la même conclusion, en les plaçant entre la fin du Xe et le début du XIe siècle. Les studieux de l'histoire de l'art confirment par leurs jugements ce que j'ai dit sur la construction de l'église de Saint-Ours au temps de l'évêque Anselme (990-1026 environ). Près de l'église s'élève le beau clocher roman, bâti sous ordre du chanoine Gonthier d' Ayme dit l'ancien, en 1131 11 • La façade présente trois ordres de triples f e– nêtres et un ordre à quatre fenêtres avec doubles co· lonnettes. On retrouve la même architecture du clocher de (9) Cfr. Storia deH'Arte 1taliana, I vol. Tl Medioevo, Torino 1927, p. 947. (10) Cfr. Les fresques d'Aoste , cit., p. 273. (11) Cfr. E.-P. Duc, Le Prieuré de Saint-Pierre et de Saint-Ours d'Aoste, Aoste 1900. Le nom du chanoine Gonthier d'Ayme se trouve dans le Necrologium Insigni Co!legii CanonicorLm Sancti Petri et Ursi: (< XXI Kal. oct. ob. Gonteri de Ayma senex canonicus et sacerdos l>. L"édition de ce Necrologium a été faite par A. GAL, in « Historiae Pa– triae Monumenta. Scriptorum », III vol., Torino 1853.
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