BASA

L'ENSEMBLE ARTISTIQUE DE SAINT-OURS 115 du siècle a une teinte épique, nourrie d'Apocalypse, dont le commentaire de Béatus offre des interprétations iconographiques; son génie produit des colosses et des 24 monstres . Le chapiteau ll 2 5 représente les arpies, femmes au corps d'oiseau. Le sujet des arpies cornme celui des sirènes (femmes au corps de poisson) et d~s lamies (femmes au corps de serpent) est assez fréquent; nous le retrouvons aussi dans le cloître de l 'abbaye de Ripoll en Espagne et dans d'autres cloîtres. Le chapiteau 14 représente quatre aigles à l'aspect très farouche. La représentation des fables était aussi fréquente au Moyen Age. Le chapiteau 12 du cloître de Sl'!int-Ours reprend la fable du renard et de la cigogne, qui rap– pelle le tableau presque analogue de la cigogne qui enlève l'os des gueules du loup, que nous trouvons sur le portail de l 'église de Saint-Lazare à Autun. Les animaux reviennent en grand nombre sous le ciseau de l 'artiste roman et ce sont des boucs, des moutons, des brebis, des chèvres qui ornent les cha– piteaux géminés ] 8 e 19; ainsi est représentée la ri– chesse du troupeau de Laban. La composition attire l'at– tention, car l'artiste préoccupé de remplir le vide a oublié les proportions. On trouve aussi fréquemment des chapiteaux ornés de compositions bizarres d'animaux et de feuilles. Le chapiteau 36 constitue une exception pour le motif des feuilles qui se plient avec des ondulations gracieuses que N. Gabrielli compare à << la fluidité et à la douceur du son des orgues )) ; cette même studieu se y retrouve une (24) Cfr. L'art des sculpteurs romans, Paris i931, p. 4. (25) Pour le numérotage et la description des chapiteaux, je me tiens à R. BERTON, Les chapiteaux du Cloître de Saint-Ours, No– vara 1953.

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