BASA
118 SOEUR AUSILIA de Plocéan de son lit, au-dessu s duquel on voit un monstre à l 'énorme bouche d'où sortent deux serpents, tout près deux corbeaux prêt s à se jeter sur la proie: Diaboli. Corvi. Episcopus . Au sommet des scènes court une inscription en vers léonins". Ecce Domini sacramentum. Quia fallere, non timuisti. Demoniis es preda, miser, quia sic meruisti. Presulis exemplo subeant nigra tartara lusi Qui non impugnant, ceca formidin e fusi. I1 faut noter , à propos de ces chapiteaux hi stori és, la difficulté de représenter grand nombre de choses dans un espace si limité; l'artist e a pourtant affronté r ésolu– ment le probJème plastique. On ignore tout sur l'auteur de ce petit chef-d'oeuvre qu 'est Je cloître de Saint-Ours; il s' agit , très proba– blement, d'un maître valdôtain qui a travaillé avec l'aide de ses élèves, car on r elève que , si le même sen– timent plastique anime toute la composition, il y a pour– tant des fa çons différentes de model er les visages, les plis des habits et des draperies. Relève à ce propos Jullian: cc Il ne semble pas qu'il faill e chercher hors d ' Italie les modèles directs, car les seules oeuvres françai ses auxquelles on puisse compa– rer les sculptures d'Aoste sont les décorations des cloî– tres méridionaux tels que celui d'Arles, qui ne sont pas antérieures au milieu du XIIe siècle; mais les sculpteurs d'Aoste ne pouvaient pas ignorer les r echerches des maîtres français sur l'art de décorer les chapiteaux qui s'étaient affirmés dès la fin du XIe siècle , dans un mo– nument comme l ' abbaye de Saint-Benoît sur Loire et (31) Les auteurs qui ont traité de cette ;nscription l'ont toujours relevée sans reconnaître qu'il s'agissait de vers léonins. Ce mérite re– vient à Mgr A.-P. FRUTAZ (cfr. R edazione inedita, cit., v. 318, n. 41).
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