BASA

124 L. COLLIARD profita de la réception du jour de l'an pour faire une scène violente au Chapitre. Les chanoines terrifiés, cé– dèrent alors sur toute la ligne. Sous la suggestion du ministre des Cultes, ils consentirent à rédiger une adres– se à l'empereur (6 janvier 1811) par laquelle ils expli– quaient leurs principes et leurs sentiments à l'égard de l'épineuse question des administrations capitu~aires. Maury lui-même fut chargé de fournir le projet de l'adresse. cc Sur l'intervention énergique de M. Emery [supérieur de la Congrégation de St-Sulpice] , le Cha– pitre exige des amendements que le cardinal accepte. Mais, par une perfidie insigne, l'éminence substitue au dernier moment son texte primitif au texte convenu, et M. J alabert [un des trois grands-vicaires de Paris] , qui en fait, devant la Cour, la lecture officielle, éprouve la pénible surprise de n'y pas reconnaître la version adoptée. Personne n'ose J?rotester et le gouvernement s'empresse de publier ce faux en invitant tons les Cha– pitres de l'empire à y donner leur adhésion )) 2 • C'est ce que fit instamment le Chapitre métropoli– tain de Turin, et, sur son exemple, le Chapitre cathédral du diocèse d'Ivrea, dont la Vallée d'Aoste faisait partie, après la suppression du siège épiscopal valdôtain voulue par Napoléon en 1804. M. Poujoulat, dans son ouvrage sur le cardinal Maury 3 , a publié le texte de l' Adresse, avec les va– riantes des deux rédactions•. La déclaration parisienne insistait sur l' cc adhésion pleine et entière, à la doctrine ainsi qu'à l'exercice des libertés de l'Eglise gallicane )). Elle soutenait aussi cc qu'il n'y a dans l'Eglise au– cune puissance indépendante des canons et qu'il n'en (2) J. LEFLON cit., p. 261. (3) M. POUJOULAT, Le cardinal Maury, deuxième édition. Paris 1859. (4) Op. cit., pp. 280-85.

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