BASA
ROLAND VIOT 155 Après les échecs des guerres contre Genève et contre la France, dans son rêve de faire revivre pour la troi– sième fois le royaume de Bourgogne, le souverain tourna ses vues de conquête vers les duchés et marquisats ita– liens. Reprenant la politique d'Amédée VIII et d'Em– manuel-Philibert, il imprima à son petit Etat un carac– tère d'italianité et le lança dans Je jeu de la politique européenne; au nouvel Etat il fallait l'éclat séduisant des lettres et des arts. Les largesses somptueuses qu'il démontra envers les poètes et les artistes, mieux que les modèles poétiques et littéraires qu'il s'essaya de fournir, attirèrent à sa cour des poètes courtisans savoisiens, français, italiens surtout. Marino, Chiabrera , Tassoni , Honoré d'Urfé, rivalisèrent entre eux pour célébrer les gloires de la Maison de Savoies. Turin remplaça Chambéry dans l'importance de ville capitale. De là, le funeste anta– gonisme entre elles. Rien donc d'étonnant si un tel mouvement politique et intellectuel influa sur le jeune Viot, féru d'études classiques, de culture historique et philosophique et très dévoué à la Maison de Savoie. II LE PREVOT DU GRAND-SAINT-BERNARD En vertu de la clause« cum futura successione )), con– tenue dans le verbal de son élection à la coadjutorerie, Viot succéda automatiquement, en 1611, au prévôt Til– lier, décédé le 19 septembre de cette année. Le verbal de nomination dit simplement: « anno 1611, in aedi– bus S. Jacobi aug., 26 sept. tamquam verus praepositus, habitus est Rolandus Viotus )). Il prêta serment de fi- (8) G . RUA, I poeti di carte di Carlo Emanne!e I di Savoia, Torino 1899; ID. L'epopea savoina a!!a Corte di Carlo Emanue!e I. La Savoyria– de di Hon. d'Urfé, Torino 1893.
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