BASA

160 P. FOURNIER occupe un des premiers rangs parmi les écrivains fran– çai s de son temps. Reconnaissons qu 'il a apporté chez nous l 'émulation littéraire, le souci de la forme, de la correction du style. * * * Les 33 années que Viot administra l' Abbaye furent politiquement les plus orageuses de son histoire. Remontons, en peu de mots, de quelques siècles en arrière. Pendant le haut Moyen Age, époque de foi vive et naïve, sous la direction de prévôts élus par les moines du couvent, comme il convient à toute commu– nauté - les membres choisissent leur chef - le monas– tère avait acquis un prestige universel illimité. Il avait en même temps accumulé des richesses considérables. Pour s'assurer à eux-mêmes une place au Paradis, et à la Maison de Mont-Joux un prospère avenir, papes, em– pereurs, rois, princes, simples fidèles, abondaient en donations, inféodations, legs, cens et autres redevances féodales; les pèlerins - ils étaient nombreux - s'em– pressaient d'offrir leurs oboles, implorant un heureux voyage vers Rome, vers le Saint-Sépulcre. Tout Je com– merce de transit entre la Haute-Italie et les pays de l'Eu– rope nord-occidentale, très actif, très florissant et fort bien organisé par l'institution de la Bourgeoise Vierie, passait à travers le fameux Col. Au bout de quelques siècles soit par donations, soit par acquisitions, ]a mai– son hospitalière possédait des biens-fonds dans toutes les régions de l'Europe occidentale. Ces revenus fixe s étaient cependant insuffisants à combler les énormes dé· penses de la charité. Il fallait l'apport des aumônes opi– mes que les chanoines quêteurs recueillaient dans leurs randonnées. L'aisance était générale, les bons monta– gnards déliaient de bon coeur les cordons de leur bourse. Aux XIIIe, XIVe, XVe siècles l'abondance, au Grand– Saint-Bernard, était telle qu'elle passa en dicton. Ne

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