BASA
ROLAND VIOT 161 dit-on pas encore de nos jours « la bosse bernarda )) pour indiquer quelque chose d ' inépuisable ? Nous sommes en 1438. Un funest e bouleversement survient dan s l 'adminis– tration du couvent: l'institution de la commende. Sans entrer dans le labyrinte des LL. PP., des édits ducaux, des bulles, des brefs, des intrigu es, des pas– sions politiques et religieu ses, mentionnons simplement les événements historiques les plus saillants. Le pape Eugène IV, captivé par l ' appât de tant de richesses, évoqua au Saint-Siège le droit de nommer le prévôt et éleva à cette dignité Jean de Grolée, ex-secré– taire d'Amédée VIU, chanoine-comte de la cathédrale de Lyon. C'est le premier abbé commendataire. Quelques années plus tard , en 1453 , comme prix de leurs largesses séculaires et princièr es envers les égli· ses, les abbayes et les couvents, les Blanches-Mains ob– tinrent du pape Nicola s V (indult du 10 janvier) la haute main sur la présentation des candidats aux di– gnités ecclésiastiques. C'était abolir la bulle d'Eugène IV. En 1536 sous le gouvernement de l'inepte duc Char– les II et dans les tourbillons impétueux des guerres de religion et d ' h égémonie politique entre la France et l'Espagne, le Valais se détacha de la maison de Savoie et proclama la république, ayant soin d'inclure l ' Hos– pice dans wn territoire. Enfin , en 1568 la décision de la dernière session, la 25.me, du Concile de Trente qui abolit les commendes et, sous peine d'excommunica– tion, prohiba aux rois, empereurs, chefs d'Etats, de s'ingérer dans les affaires de religion. Le coup était grave pour les souverainetés laïques. Les ducs de Savoie, comme d 'ailleurs tous les autres potentats, firent la sourde oreille et, le glaive de l 'excom– munication n' étant plus si affilé qu'au temps d'Hen– ri IV d ' Allemagne, ils continuèrent à exercer leurs 11
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