BASA

162 P. FOURNIER droits de patronage sur la présentation des dignités ec– clésiastiques. En 1587 Charles-Emmanuel Ler él eva à la dignité de prévôt r ésident de Mont-Joux André de Tillier , chanoine régulier de Saint-Ours. Nous n'avons pa s à nous occuper de l ' histoire de !'Abbaye pendant la période de la commende. Abolie par le Concile de Trente, il est évident qu'elle avait produit des fruits amers. Les historien s, même ecclé– siastiques, qui s'en sont occupés, la déplorent unani– mement. Peut-être survolent-ils trop vaguement sur les événements politiques et sociaux des temps où elle s'est déroulée. Qu ' il nous suffise de remarquer qu 'elle a com– mencé à une époque de plein épanoui,,;sement économi– que du monastère et qu'elle a fini par l ' ironique dicton: Tollenus omnia tollens , créé pour qualifier les énormes abus du dernier prévôt commendataire, René de Tollen. Tillier, Viot et leurs successeur s valdôtains, jusqu'à la complète séparation, en 1752, payèrent les pots cassés de ce désordre et de ce conflit plus politique que re– ligieux. Nommé par le Duc, au grand mépris des décr ets du Concile de Trente, Tillier fut en buttes continuelles aux admonestations du Saint-Siège qui voulait imposer une rigoureuse soumission aux canons du Concile et préten– dait r établir sans délai l'ordre moral et économique dans le..s Abbayes. . Le 8 août 1600, Tillier fut condamné par Mgr Jules– César Viccardo , nonce à Turin , à rendre compte sur le champ , en chapitre général, de toute son administra– tion, à obtenir dans un an, ' du Saint-Siège, la confir– mation des aliénations qu 'il avait faites, sous peine de nullité... Il aurait même été poursuivi civilement par les Sénats de Chambéry et de Turin et écroué pour des

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