BASA

170 P. FOURNIER le nombre et l ' importance des bonnes oeuvres qu 'il a accomplies et par l'épitaphe placée sur sa tombe: << Vir fuit piissimus qui pietatis eximiae obvia monumenta re– liquit )) ,•. III L ' ERUDIT ET L'HUMANISTE En 1627 , Viot fit paraître en librairie son principal ouvrage : Miroir de toute saincteté en la vie du Saint mer– veilleux Bernard de Menthon. C'est peut-être le pre– mier valdôtain qui livra au public, dans une oeuvre littéraire , le fruit de ses longues veillées. Ne regret– tons pas le retard. Tant bien que mal nous avons abondamment rattrappé le temps perdu. Pour la publication, l'auteur choisit l ' un des plus estimés éditeurs de Lyon, François de la Bottière. C'est dire l ' importance et les soins qu 'il attachait à son oeuvre. La dédicace au prince Victor-Amédée, ampou– lée, déclamatoire, à effet, accuse l 'in spiration boursou– flée du poète Marino et de ses confrères, mieux que l'élé– vation sobre, austèr e de François de Sales. L'aveu d' en– tière soumission, de complet dévouement à la Maison de Savoie frise la plate adulation. Ajoutons , à sa justifi– cation , que c'était la mode et le style du temps. Le Miroir de toute sainteté obtint un succès immé– diat, immense, exceptionnel. Cela n e peut surprendre personne. C'était la première biographie du saint apôtre des Alpes, imprimée, donc à la portée de toutes les bourses, écrite en langue française, la seule en u sage dans la Vallée 11 • Mêlant le sentiment religieux aux in- (16) P.-E. Duc, op. cit., pp. 100-112. (17) En 1612 certain Farnex ou Fernex publia en Savoie une bio– graphie de saint Bernard approuvée par Mgr de Sa'es. Cet ouvrage, devenu introuvable, ne devait pas avoir une grande valeur, puisque l'évêque de Genève projétait d'en écrire une lui-même.

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