BASA

176 P. FOURNIER lée à Saturne, à Hercule le Thébain, à Jupiter, à Cor– délus. Viot, notons-le bien , ne la rapporte déjà que parce qu'il l'a trouvée dans un vieux manuscrit de l'hospice du Grand-Saint-Bernard. Lui-même ne semble pas y ajouter foi , non seulement parce qu ' il est prêtre et qu'elle heurte ses croyances religieuses chrétiennes, mais parce qu'elle r épugne au sen s critique qu ' il pos– sède dans un temps où de pareils r écits couraient les capitales et s'asseyaient dans les académies . Intéressantes pour leur naïveté et simplicité les cau– ses de la conquête romaine , que Viot attribue à des dis– sensions à propos des cours d 'eau , entre les Salasses industriels (lavage des minerais) et les Salasses agri– culteurs (irrigation). Il serait fort intéressant d'approfondir , si possible, la légende de ces dissen sions internes des Salasses, les– quelles auraient fourni aux Romains l'occasion d'inter– venir avec les armes. D ' après les historiens classiques, il serait surgi des différends entre les habitants des montagnes et ceux de la plaine pour la question des eaux, que ceux-là détour– naient pour l 'exploitation de leurs mines . Ils ne pou– vaient cependant pas tarir les cours d 'eau et empêcher aux agriculteurs <les régions inférieures de s'en servir pour arroser leurs propriétés. Ces renseignements, ac– ceptés au pied de la lettre jusqu'à présent , mériteraient une étude plus approfondie. Les dissensions dont parle Viot sont plutôt politi– ques. Elles supposent parmi les Salasses mêmes, des partisans assez nombreux de la politique et de la civi– lisation romaine, avant la violente et brutale agressiop de Varron. La pénétration romaine aurait donc commencé aus– sitôt après la victoire d'Appius Claudius, vers l'an 140 av. J. -C. et se serait poursuivie intensément. Dans ce cas, l'expédition de Varron, retenue généralement pour

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