BASA

ROLAND VIOT 177 une conquête préétablie, projetée, orgamsee, se rédui– rait à une prise d'armes contre les Salasses, rebelles à la politique romaine. C'est avec un respectueux hommage d'amour filial que l 'auteur parle de la très ancienne cité d' Aouste, dont il retrace sommairement l'histoire. Il s'exalte dans ce récit, mais comme il est modeste, son exaltation est contenue. On désirerait sans doute des r en seignements plus détaillés sur les conditions économiques, industriel– les, commerciales du Duché. Sauf Courmayeur, dont les eaux minérales étaient déjà très renommées, sauf Co– gne presque complètement i solée au milieu de ses mas– sifs de montagnes, et sauf Gressoney qui a énormément évolué, puisqu'il s'est mis à la tête de nos vallées laté– rales, tous les autres centres, mêmes importants, n'y sont que mentionnés. Il faut avouer que , dans ces temps d'accalmie politique, les monuments romains primaient d'importance sur l'histoire économique. J e ne saurais finir sans ajouter deux mots sur la préface. On ne peut pas ne pas être étonné de l'insis– tance et de la vivacité que l'auteur y met pour prouver que la terre est ronde et que cette vérité n'est en con– traste ni avec le foi catholique ni avec les Saintes Ecri– tures. Il doit y avoir là-dessous quelques prévoyances manifestes d'échapper aux ongles crochus de la sainte inquisition. Peut- ê tre voulait-il aussi fournir de nou– velles preuves au peuple pour se défendre contre les attaques des protestants. Il est éviden t que tout le mon– de devait savoir que la terre était ronde; l'auteur con– fond ici la rondeur avec les mouvements terrestres que Galilée venait d'exposer avec de si dramatiques consé– quences. Cette préface pourrait intéresser les studieux de l 'Inquisition dans la vallée. Pour se faire une idée de l'instruction et de la cul– ture que possédait le prevôt Viot, il n'y aurait qu'à comparer ses écrits avec ceux de ses contemporains ou de 12