BASA
PROFIL DE LA CULTURE VALDOTAINE 223 que le codex est l'oeuvre d'un scribe valdôtain qui était en même temps assez expert dans l'art d'écrire le français de l'époque .. . Mais le codex en question est l' oeuvre non pas d'un simple scribe, mais d'un homme qui savait manier avec une certaine aisance la langue littéraire des prosateurs de son temps. En effet, au lieu de transcrire servilement le texte ancien dans sa forme archaïque et primitive, notre copiste a été capable de donner une version nouvelle de son cru , tout en r es– pectant la texture schématique de l'original ~ comme dans la Chastelaine du Vergier transcrite pour la pre– mière fois en prose avec une rare élévation de langue et de style ))•. A François Borine, chanoine de la Cathédrale de 1494 à 1517, on a adjugé, peut-être à tort, quelques cantiques spirituels et des mélodies de Noël en vieux français à l'usage de cette église, publiées au siècle der– nier par le chanoine Pierre-Etienne Duc". La période à cheval du XVe et du XVIe siècle a pour la culture valdôtaine un relief particulier. Le souffle de la civilisation de la Renaissance se répandit et re– tentit même en Vallée d'Aoste malgré son isolement. Il atteignit son apogée avec l'oeuvre éclairée de deux grands mécènes et artistes, le prévôt de Verrès Charles de Challant ( + 1518) et surtout son cousin, le prieur de Saint-Ours et archidiacre Georges de Challant ( + 1509), à qui est due la restauration artistique du prieuré de Saint-Ours et du château d'Issogne, une des demeures seigneuriales les plus luxueuses de l'époque. « Le splendide miniature dei messali di Sant' Orso e di Châtillon uscirono , écrit M. Marziano Bernardi, da un raffinato e civilissimo cantiere valdostano d' arte , quello (5) Edition de J. BROCHEREL, Augusta Praetoria, 1-12 (1927), pp. 1-2. (6) Pour les problèmes concernant ces cantiques, cf. A.P. FRUTAZ, cit., p. 1017, n. la.
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