BASA

PROFIL DE LA CULTURE VALDOTAINE 225 On a déjà remarqué le développement que le scrip– torium de Saint-Ours reçut sous ce prieur. Aussi n'est-on pas dans l'erreur en lui attribuant l'enrichissement que subirent alors les bibliothèques des châteaux d'Issogn~, de Fénis et d'Aymavilles. Les précieux missels enluminés des évêques Oger Moriset et François de Prez, conservés à la Cathédrale, ressentent de la même empreinte et du même goût de la Renaissance. Les inventaires des bibliothèques d'lss'ogne de 1565 et de 1618, nous attestent la présence d'une centaine de volumes, particulièrement de droit, mais les ouvrages proprement littéraires, comme les Triomphes de Pé– trarque, les poèmes chevaleresques français et maints ouvrages espagnols, allemands et italiens ne manquent pas non plus. C'est que les Challant, après avoir as– similé la culture française (les bibliothèques de Fénis et d'Aymavilles sont tout particulièrement dotées d' ou– vrages français), prennent contact, vers la seconde moitié du XVIe siècle, avec la culture italienne, allemande et espagnole. , Toujours dans le même climat d'humanisme, re– marque-t-on un intérêt croissant pour les incunables et les livres en général. . Les bibliothèques actuelles du Grand Séminaire, de l'Académie Saint-Anselme et celles capitulaires de la Cathédrale et de Saint-Ours, sont riches en oeuvres assez rares et en belles éditions cinquecentine ayant ap– partenu à des personnages marquants de la culture val– dôtaine del' époque, tant laïques qu' ecclésiastiques, com– me le chanoine Jean Gombandel ( + 1535), bibliophile passionne, dont la riche bibliothèque témoigne de la pénétration en Vallée d'Aoste des ouvrages érasmiens~. (8) Cf. L. CoLLIARD, La bibiiothèque du château. rl/Issog~e d'après !'inventaire de 1565, BASA, .vol. .XXXVII,, Aoste 1960. · · 15

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