BASA

XXVI ACADEMIE SAINT-ANSELME qu'il ne fallait pas faire un si long détour, ni entreprendre peut-être micore quinze jours de marche pour rentrer dans la patrie. Les otages se laissèrent convaincre. Après avoir fait une très petite étape à Martigny, ils montent en diligence au Grand-Saint-Bernard, par une journée splendide. Ils s'y ar– rêtèrent une nuit. Le lendemain, dimanche 23 décembre, aux premières lueurs du jour, les sept hommes eurent hâte de s'acheminer vers Aoste. Les habitants de Saint-Remy, de Saint-Oyen, d' Etroubles accourent en foule sur leur passage pour les acclamer. Partout des arcs de verdure, des festons, des éoriteaux invitant à accueillir triomphalement nos évadés héroïques. Cette journée du 23 décembre avait un éclat d' apo– théose. C'était 2 h. de relevée lorsque nos otages entrent à Aoste. Sur la place de la Cathédrale une foule immense les attend. L'émotion de tous est à son comble. Un tonnerre d'applau– dissements les accueille. Non seulement le gratin de la ville, mais les autorités civiles et religieuses, avec à la tête l'évêque, le gouverneur du Duché, les maires, les personnalités de tout calibre sont là. Le marquis de Marolle, gouverneur du pays, s'avance pour féliciter et exprimer sa joie aux heureux fugi– tifs, ensuite c'est la ruée des parents, des amis, des con– citoyens qui se précipite vers eux; on y va. enfin des plus splendides discours pour célébrer la gloire d'un dévouement héroïque. Précédée de nos septs héros la foule entre à ffots pressés dans le lieu-saint pour y entonner le Te Deum de la recon– naissance au Seigneur pour la protection si merveilleuse qu'il a étendue sur eux et sur la petite patrie valdôtaine. Les otages ne tardent pas à se rendre, escortés d'une multitude d'hommes, de femmes et d'enfants, à la chapelle du Pont-Suaz pour acquitter la dette de la reconnaissance envers N.-D. de Pitié à laquelle ils avaient fait voeu de déposer un petit tableau qui en rappelât la singulière assistance. Le tableau ex voto qu'on voyait encore, il y a peu d'années, accroché à la muraille du côté droit de la chapelle, datait de l'an 1837 et était une copie assez exacte du tableau primitif. Il repré-

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