BASA

232 L . . COLLIARD CHAPITRE III LE XVIIe SIECLE Pour la Vallée d'Aoste, le XVIIe siècle peut être ap– pelé le siècle de l'érudition. Le phénomène qui carac– térise l'ambiance culturelle valdôtaine de cette époque c'est l'apparition d'un humanisme tout à fait singulier, retardataire et qui met tout son intérêt dans la re– cherche savante et dans la mise en valeur du matériel des antiquités valdôtaines. Ces érudits écrivent indifféremment en français et en latin, dont l'usage littéraire persistera jusqu'à la moitié du XVIIIe siècle. M. Pierre Fournier dans l'édi– tion compendieuse qu'il a donnée de !'Histoire de Viot a bien mis en relief la lutte rude que l'usage du fran– çais dut soutenir contre la tradition aulique représentée par le latin. Un précieux témoignage de cc contraste, nous est offert par la prise de position du père Monterin contre Mgr · Bailly. A la fin du XVIe siècle s'était produit à Aoste un fait digne de considération: la fondation du collège Saint-Bénin. La nécessité d'un institut classique d'étu– des supérieures était vivement sentie de tous. A cet ef– fet l'évêque Barthélemy Ferreri parvint en 1596 à ob– tenir .du pape Clément VIII une bulle qui transformait en m~derne collège d'études l'ancien prieuré de Saint– Bénin, déjà bien déchu de sa primitive splendeur, après qu'il était passé sous les prieurs commendataires. Les cours du Collège commencèrent en 1604 et com– prenaient les classes de réthorique, d'humanités et de grammaire avec des professeurs ecclésiastiques et laï– ques; depuis 1604 jusqu'en 1859, c'est-à-dire pendant 265 ans la langue instrumentale fut exclusivement le

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