BASA

240 L . COLLIARD çois, grâce aux legs du pèr e J ean-François J eantet 10 de Cogn e, théologien r emarquable, mort en 1692 en odeur de sainteté, put ranger dans ses rayons, presque à la même époque, un grand nombre d ' excellents ouvrages . On s' aper çoit par ses catalogu es, que la connai ssance des humanistes, des moralistes et des théologien s de France du XVe et du XVIe siècles n 'était point super – fici elle. Sur cette connaissance se basait essentiellement la culture valdôtaine de l 'époque, et c'est par l 'entremise des écrivains français que nos auteurs abordaient les sources classiques. Il est indéniable que le léger souffle culturel qui commença à nous effleurer au début du XVIIe siècle, nous est parvenu à traver s les vallées du Rhône et le Grand- Saint-Bernard. Depuis lors, toute notre vie intellectuelle, toute notre histoire culturelle s'est alimentée presque exclusivement de la civilisation fran– çaise, à travers la Savoîe. C'était d ' ailleur s tout à fait naturel qu' il en fût ainsi , vu que la Vallée appartenait au même domaine ethnico– linguistique que la Savoie et le Valais. On sentait bien de former une entité seule, une âme seule. L ' unité po– litique s'étant brisée, l ' unité spirituelle continua à p er sister et nos littérateur:; continuèrent à s'inspirer des grands modèl es d ' au-delà des Alpes. L ' apport culturel que les villes de Lyon et de Cham– bér y nous fournir ent aux XVIIe -XVIIIe siècles, est de la plus haute importance. Lyon, aux confins des Etats (10) Sur le père J eantet, cf. P. LORENZO DI FORNO OFM Conv.. Niemoria biograJica sul Servo di Dio P . Gianjr:incesco J eantet di Ao– s~a, in Miscellanea Francescana, vol. 45 (1945), pp. 133-47. L es v;.cis– situdes de la bibliothèqu e cie Saint-François nous sont rappelées par le PÈRE f Ér.Ix, Les Cordeliers à Aoste, Aoste 1957. P our Saint-Jacqu è– m e, cf. A.-P. FRt:TAZ, Formation et ri.évelcppement de la biblioth•èl1ue du Grand Séminaire, et petite notice sur la doctrine de saint Thomas en Vallée d'Aoste, Ao3te 1930.