BASA

246 L. COLLIARD surtout l'ardent champion de l'orthodoxie catholique en combattant avec acharnement soit les tendances gal– licanes, mit notamment les jansénistes qui commencè– rent à s'infiltrer au sein de l'Eglise Valdôtaine pendant son long épiscopat. Il contribua aussi puissamment au renouveau thomiste de l'école théologique de Saint– J acquème. Orateur de grande envergure, ce prélat re– nouvella la prédication sacrée dans le diocèse par son Formulaire du prône. « Contraire à la tradition érudite en langue latine et francisant fougueux , écrit encore M. Fournier , ce célèbre prélat réalisa le programme de consolider l'usage du français comme langue littéraire tant au civil qu'au religieux , dans la Vallée d'Aoste, en publiant en cette langue toutes ses oeuvres >>. Il rêvait encore la francisation complète du Piémont et à ce fin il travailla à l'établissement de l'Académie de Turin fondée en 1668 par la Régente Jeanne-Baptiste. Doué d'une dialectique rigoureuse , Mgr Bailly a été le meilleur et le plus fécond pondeur de proses de l'époque 20 • Il mit au jour plus d'une trentaine d ' écrits: lettres pastorales, sermons , panégyriques, conférences. Poète, il publia un mélange anonyme de poésies inti– tulé Le poète mêlé. Nous lui devons aussi un curieux Discours sur les avanta~es de l'union de la langue ita– lienne avec la langue française lu dans une séance de l'Académie turinoise. Mais là où Mgr Bailly se révèle avec le plus de relief c'est dans les ouvrages de spiritualité et de controverse, Le traité de l'oraison, Le traité de la véritable dévotion, Le traité de la Messe, dénotent une doctrine pure, un (20) Nous considérons comme appartena nt a u clergé diocésain tous les ecclésiastiques qùi ont exercé leur ministère au milieu de nous. C'est d'ailleurs un principe ecclésiastiqu e :miversellement re– connu. L'argument vaut « a fortiori » pour un évêque. Aussi bien va-t-on répondre à l'objection formulée par M. Brocherel: cf. Au– gusta Praetoria, 4 0948), pp. 263-64.

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