BASA

250 L. COLLIARD Noël Alexandre, de Melchior Cano 2 • C'est l'époque des soutenances publiques de thèses théologales et de débats passionnés entre les religieux de Saint-Bernard, thomis– tes rigoureux, et les Cordeliers, scotistes ardents. Parmi les premiers, les lecteurs de philosophie et de théolo– gie devaient jurer d'enseigner, s'ils ne voulaient pas risquer de perdre leur place de professeurs, la doctrine de saint Thomas. Mais certains d'entre eux suivaient aussi Scot, comme le maître des novices Antoine Ber– ruquier. Déjà du temps du prévôt Norat (+ 1693), le père Bonaventure, conventuel de Chambéry, enseignait la philosophie à Saint-Jacquème en y défendant ses thèses cc De Deo uno et trino )) dédiées à l'évêque de Sion. Après 1693 le rév. Louis Boniface , alors diacre sé– culier au service de l'évêque d'Aoste Mgr Lambert de Soyrier, fut chargé par celui-ci d'enseigner la philo– sophie cc ad mentem Angelici Doctoris )). Il tint la chaire cc cum magno omnium plausu, gratulatione et copioso scholasticorum numero )). Chaque mois il fai– sait défendre des thèses. Il prescrivit encore des rè~les et des méthodes d'enseignement nouvelles. Les cours de Saint-Jacquème étaient aussi ouverts aux élèves externes, soit clercs soit laïcs. En 1696 Boni– face initia ses cours de théologie. A ce propos M. Qua– glia affirme: cc L'introduction des cours de ph;.losophie et de théologie dans le paisible prieuré de St-Jacquème, l'avait transformé en un centre studieux et vivant, en avait fait la maison la plus en vue du monde ecclésias– tique d'Aoste, exerçant son influence même au-delà du diocèse )) 3 • En effet, des étudiants de Nice, de Taren- (2) Cf. A.-P. FRUTAZ, Formation et dévelovpement, cit. Nous avons puisé dans cette étude de nombreux renseignements. f>.-E. Duc, La maison du Grand-St-Bernard et ses très révérends prévôts, AO'Ste 1898. (3) Cf. L. QuAGLIA, La maison du Grand-Saint-Bernard, Aoste 1955, p . 363.

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