BASA
256 L. COLLIARD des virent le jour, comme la lstorica relazione del Du– cato di Aosta (Torino, Bibl. Reale) de Benoît de Robi– lant et le Mémoire (ibid.) de Jacques Rambert qui fut ensuite évèque d'Aoste. Tillier fu obligé, partant, de polémiser avec ces his– toriens; sa Réponse des Valdôtains, rudement polémique par rapport à Robilant, date de cette période. Dans ses écrits, Tillier l'emporte presque toujours sur le rôle de simple chroniqueur; il anime son oeuvre du souffle puissant de l'histoire proprement comprise. Son système historico-politique repose sur le principe de l'Etat intramontain et de la libre dédition, d'après lequel le Val d'Aoste serait le seul artisan de son union à la Maison de Savoie. Cette théorie représenta dans les siècles successifs la pomme de discorde qui mit l ' un con– tre l'autre les historiens, les hommes politiques, les patriotes, qui étaient portés à donner une évaluation très différente de la fameuse Charta libertatis de 1191, l'une des sources de l'autonomie de la Vallée. En tout cas, même si on ne peut pas affirmer que Tillier ait toujours été serein et modéré dans les juge– ments et dans les appréciations de la réalité historique, plusieurs de ses affirmations ont démontré une certaine consistance à la lumière d'ultérieures et très récentes recherches. Sa multiforme activité n'est pas limitée aux domaines de l'histoire et de la politique: il fut aussi peintre, des– sinateur, topographe. il cultiva la science héraldique. Sous ce rapport on peut bien affirmer que Tillier fut le premier authentique historien de la culture valdôtaine. Dans sa belle villa de la Freysonnières, près du château de Sorreley sur Saint-Christophe, sa demeure d'été, il s'adonnait avec beaucoup de goût au jardinage et à la dégustation des crus valdôtains les plus exquis, dont il était un fin connaisseur. D'esprit franchement religieux, mais gallican con– vaincu, Tillier fut un des représentants de cette classe
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