BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XXIX y avait là tout un art qui ne fut pas inventé du premier coup; mais ce fait même qu'une génération d ' hommes savait tirer profit des progrès réalisés par la génération précedente, n'est– il pas un signe caractéristique de l'intelligence ? Du reste nous savons combien les Egyptiens étaient avancés dans la science astronomique, et les Arabes dans la science algébrique, plu– sieurs siècles avant Jésus-Christ; ainsi en est-il des arts et des lettres des peuples très anciens. Les Salasses, par exemple, vivaient-ils dans nn isolement complet ? En ces temps-là les montagnes et les fleuves ne for– maient pas comme de nos jours des barrières infranchissables. "Les Alpes rattachaient les populations des deux versants au lieu de les séparer. Les cols des Alpes les plus fréquentés, comme ceux du Mont-Joux, de Colonne-Joux et du Mont· Cenis, furent des traits d'union, des moyens de fédération, puis de fusion, comme ils avaient été pour les tribus celtiques'' dit le chan. Frutaz. C'était un va-et-viens continuel, même pendant la saison hivernale, à travers les cols des Alpes. On se rendait pédestrement d'Aoste à Ivrée, à Turin. De longues files de mulets, même de princes, de prélats, au Moyen Age, franchissaient le Grand-Saint-Bernard, le Mont· Cenis, même en hiver. Nul doute, nous fait observer M. Chenal, que les voies de communication ne favorisent le progrès: ''Les routes, les fleuves, les lignes de chemin de fer, constituent, dit-il, le système artériel par lequel pulse la vie économique et sociale des peuples... ". Le gouvernement trop centralisateur d'an– tan n'a jamais eu trop souci de notre viabilité, maintenant se:ûement nous touchons du doigt les e.f]ets au non plu:s bien– faisants de ce programme d'aménagement routier pour.mivi par le régime régionaliste et décentralisateur. Les Salasses n'étaient pas dépourvus d'artères de circu– lation; ils avaient construit des routes pour communiquer entre eux et avec les peuplades voisines et pour écouler les produits de leur industrie et de leur sol. Ils étaient, paraît-il, de fiers marcheurs. Strabon assure même qu'à l'occasion des

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