BASA

PROFIL DE LA CULTURE VALDOTAINE 265 du régime féodal, moyennant l'affranchissement total des cens seigneuriaux qui se vérifia en Vallée d'Aoste avant les décrets révolutionnaires. Dans le nouveau régime, Réan représenta, avec Sé– bastien Linty, le sous-préfet Martinet et le syndic Re– villod, l'élément modéré et libéral. Le père conven– tuel Jean-Joseph Favre d'Ayas (1764-1822) - le plus célèbre orateur sacré valdôtain de l'époque avec Je père capucin sécularisé Cantaz - et professeur au Collège, épousa entièrement au contraire les idées révolution– naires et les divulgua par des écrits et des discours pleins de feu. Avec quelques autres dignitaires du clergé, tels que l 'archidiacre César Défey et le cha– noine théologal Joseph Chante!, il embrassa le crédo révolutionnaire tout en conservant l'état ecclés~astique. Il est l'auteur d 'un opuscule: Liberté, Egalité - Favre cordelier à ses concitoyens, dans lequel il désapprouve les deux révolutions des Socques de 1799 et de 1802. Il mourut en 1822, frappé d'un coup d'apoplexie, pen– dant qu'il prêchait de la chaire de l' église de St-Ours. En cette époque échauffée par les pa ssions, brûlante d 'initatives belliqueuses et où la vie visant à l'action ne devait pas laisser beaucoup d'opportunité aux Joi– sirs littéraires, l'application à l'activité scientifique et à l'érudition se démontre assez rare. Le journal de la Doire, organe officiel du Départe– ment de la Doire, publié à Ivrée, fait son apparition sous le régime napoléonien. En 1804 un « ukase )) de Napoléon avait supprimé le diocèse d'Aoste pour l'unir à celui d'Ivrée sous l'évêque Joseph-Marie Grimaldi. Malgré les difficultés de la situation , la barque de l ' Eglise Valdôtaine ne chavira pas; elle se maintint solidement debout sous !'habile direction du prieur de Saint-Ours Chrétien Adam Linty de Gressoney ( + 1818). L'Eglise d'Aoste conserva son administration ecclésiastique, sa liturgie,

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