BASA

PROFIL DE LA CULTURE VALDOTAINE 269 CHAPITRE V LA PREMIERE MOITIE DU XIXe SIECLE L'ouragan révolutionnaire qui s'était déchaîné sur la Vallée d'Aoste eut des suites et des répercussions im– portantes dans le domaine de la culture. De vieilles ins– titutions religieuses, telles que le couvent de Saint-Fran– çois, celui des Capucins et le monastère de la Visitation, furent supprimées. Le Collège, après l'expulsion des Bar· nabites ( 1800) passa entre les mains de professeurs laï– ques et d'ecclésiastiques séculiers. Le prieuré de Saint· Jacquème, abandonné par les religieux du Saint-Ber– nard à la suite de la loi de séparation de 1752, avait ete transformé en Grand Séminaire par l'évêque Mgr de Sales. Par ce moyen les études ecclésiastiques avaient été réordonnées et en reçurent une nouvelle impulsion. La culture valdôtaine de l'époque est encore do– minée cependant par l'élément ecclésiastique. A vrai dire des influences de l'esprit laïque et libéral ne sont pas absentes; mais celles-ci ne se manifesteront en plein jour que vers 1830-40. Parmi les rares auteurs des premières années du siècle, on rappelle l' archiprêtre de Gignod François– Joseph Frutaz de Torgnon (1758-1825)'. Il est juste· ment considéré le prototype et le modèle de ces nom· breux curés de montagne cultivés, chercheurs infatiga– bles et consciencieux, doublés parfois d'une fine verve littéraire, qui, pendant les longues veillées de l'hi"\ er, solitaires dans leur « péllio )), se prirent à ourdir pen· dant tout le XIXe siècle et une bonne partie du XXe, les fils de l'histoire religieuse, civile et culturelle du pays. (1) Cf. R. VESAN, Uarchiprêtre de Gignod François-Joseph Fru– taz, BASA, vol. XXIV, Aoste 1937.

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