BASA

XXX ACADEMIE SAINT-ANSELME grandes foires de nombreux marchands et artisans des Alpes se rendaient à Gênes. Il n'est pas hasardeux de croire que les Salasses étaient de ce nombre. Déjà deux siècles avant l'ère chrétienne, Polibe parle des principales artères de communication tracées autour des Alpes. Une de ces voies traversait le pays des Sala1<ses. Strabon, cent ans plus tard, mentionne le col du Grand et du Petit-Saint-Bernard. Ne nous arrêtons pas sur l' ori– gine trop fantaisiste et fantastique qu'on se plaît à donner au premier peuple connu de la V allée d'Aoste. L'homme préhistorique a des tendances à se laisser impres– sionner par des fantasmagories et des personnages mithyques. A quelle époque l'homme a-t-il vraisemblablement oc– cupé la Vallée d'Aoste ? M. Chenal la place à la fin du néolithique, à 3000 ans environ avant l'ère chrétienne. "Il est évident, nous dit-il, que la situation privilégiée de notre région attira l'attention du monde cultivé dès que les premiers moyens de transport permirent d'abattre considé– rablement les distances". On ne peut se baser sur les descriptions que les anciens écrivains firent de notre pays, ni même sur la cartographie primitive. Est-ce à dire que les Romains n'aient point connu l'art de la représentation graphique des terrains ? Non. Ils donnèrent au pays des Salasses un essor inconnu jusque là, mais les documents géographiques existant dans la Rome im– périale disparurent. Du reste, ils n'auraient pu nous fournir des renseignements précieux. Le plus ancien document géographique, parvenu jusqu'à nous, est la table de Peutinger, tracée par un moine entre le 11.me et le 12.me siècle et tirée, paraît-il, d'un code secret remontant au 3.me siècle, lequel, à son tour, fixait l'état des connaissances routières à l'époque d' Agrippa, c'est-à-dire quelque 30 ou 40 ans avant ].-C. Là, il n'est pas question de la route des Salasses. On y découvre I poredia (Ivrée), V ictricium (Verrès), Eudracinum (Saint-Oyen ou Saint-Remy), Summus Penninus

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