BASA

272 L. COLLIARD ardentes polémiques avec le père Favre et P.B. Lanteri 5 • Au Séminaire on suivait la théologie de Bailly, ban– nie plus tard par le Saint-Siège. L' en seignement théo– logique des chanoines Gal et Crétaz pouvait toutefoi s se considérer neutre; ces deux ecclésiastiques penchaient plutôt vers des formes ultramontaines. Ce qui contribua efficacement à affaiblir l 'esprit gal– lican et janséniste du clergé ce fut l'action exercée par l'abbé Goirand de la Baume, prêtre françai s émigré, 'à qui est due la diffusion dans la Vallée du culte du Sacré Coeur de Jésu s (celui-ci cependant florissait déjà au sein du monastère de la Visitation). Le disciple principal de l'abbé Goirand fut le prieur de Saint-Ours Jean-Grat Duc ( + 18.54) qui , dans sa qualité de supérieur du Grand Séminaire, inculqua les nouvelles idéalités dans la jeune génération ecclésias– tique. Du même cénacle fai sait partie le prévôt de la Cathédrale, Charles Passerin d'Entrèves (dont E.-P. Duc a publié, ainsi que pour l'abbé Goirand, l'inté– ressante correspondance' ), l 'archidiacre Louis Porliod senior, et plusieurs d'autres. La victoire définitive des ultramontains fut consa– crée par la nomination à vicaire général du chanoine Jacques-Joseph Jans de Lillianes, plus tard (1867) évêque d'Aoste , lequel ôta progressivement toute auto– rité à l'octogénare évêque André Jourdain ( + 1859), de tendance personnelle encore gallicane. Pour ce qui a trait aux lettres, M. Ferdinando Neri a parlé d'un réveil en cette période de la littérature r é– gionale. Il voulut l ' attribuer à l'influence exercée par le livre de Xavier de Maistre Le lépreux de la Cité (5) Cf. J . G uERBER, L e rôle de Pio Brunone L anteri dans l'intro– duction d e la morale liguorienne en France, Spicilegium hist. Congre– gationis SSmi Redemptoris, 4 (1956), pp. 343-76. (6) P.-E. Duc, L e clergé d'Aoste du XVIIIe si ècle, Turin 1881, pp. 79-93 et 132-142.

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