BASA

PROFIL DE LA CULTURE VALDOTAINE 273 d'Aoste' . Xavier de Maistre séjourna longtemps dans la cité , hôte des comtes Nicole de Bard. La présence dans la ville d 'émigrés françai s eut sans contredit des r épercussions dans le domaine littéraire, par rapport surtout à un élargi:osement de l' étroite visuelle provin– ciale de la classe intellectuelle valdôtaine. Quoi qu'on en dise, il est d 'ailleurs établi qu'une bonne partie du mérite de ce renouveau revient à l'enseignement des J ésuites au Collège (J 834-1848) , où , sous l'habile di– rection de ces r eligieux (le père Chateaubriand , neveu du grand écrivain, y enseigna quelque temps), se forma une génération de vaillants puristes et de fins lettrés, comme l es abbés Fenoil et Beuchod qui ~evaient briller ensuite dans lP- domaine des lettres valdôtaines. Il est certain que le Collège, sous la direction des Pères, connut un moment de r éelle splendeur, qui cessa tout à coup lors de leur expulsion, s' acheminant gra– duellement vers une irrémédiable décadence. En attendant, la poésie fai sait ses premiers pas. Il s'agit d ' abord de pièces ayant un caractère occasionne] et officiel. En tant que simple exercice littéraire elle avait été cultivée, au siècle précédent, par les élèves du Col– lège. A ce propos on se rappelle d ' un Placet des Muses à S.A.R. le duc de Montferrat , que le déjà nommé avocat Duc réunit dans un opuscule paru en 1792•. Les divers i:ecueils poétiques imprimés à l ' occasion de l'entrée so– lennelles de nouveaux évêques, nous renseignent sur les noms des premier s débutants valdôtains du Parnasse: ce sont les abbés Sala, curé de La-Salle, Carrel , Por- (7) F. NERI, La cultura letteraria valdostana, in « Fabrilia », To– rino 1930. P .-A. FARINET, Le V al d'Aoste dans la vie et !es oeuvres de X. de Maistre, Etudes publiées par l'Académie des Sciences, Belles– Lettres et Arts de Savoie, 1952, p. 45-63. (8) Cf. les fiches de l'éminent bibliographe :vr: l'abbé Pierre-An– selme Plassier, archip rêtre de Pré-St-Didier. 18