BASA

298 M. DURAND langage u suel, on s'y trouverait encore en pleine épo– que classique. Ce n 'est pas t émérité de dire qu'un Auvergnat se– rait tout étonné de con§tater que chez nous la langue françai se est parlée et écrite bien plus correctement que dans sa contrée. Dans maintes localités de la France on retrouve un accent jdentique à celui de la Vallée d' Aos– te. Ainsi en est-il pour la terminologie. Nos écrivains, hormis peut-être Tancrède Tibaldi, ont gardé et gardent encore les formes du 17 .me siècle. On sait combien les mandements de Monseigneur Duc, les productions littéraires et historiques des chanoines Béthaz, Sylvain Vesan, des professeurs Sylvain Lucat, Louis J accod , François Grimod, Léon Manzetti , de l ' abbé Fenoil, du père Laurent, de soeur Scholastique, de soeur Jus– tine, du chanoine J. Lâle -Démoz , pour ne parler que des morts, étaient prisés par les écrivains français de tout premier ordre. Quant au chan. Frutaz, per– sonne n'en ignore les rares talents littéraires. Entre parenthèses, constatons que ce grand écrivain employait invariablement l'adjectif ambiant pour le substantif ambiance et souvent la locution malgré que au lieu de quoique, bien que, encore que. Dans les grandes villes de France, notamment à Paris, à Marseille, même dans la fashion la plus élé– gante on dit volontiers le tram pour le tramway, apéro pour apéritif, métro pour métropolitain, etc., et plus encore galette, poignon, jaunet pour argent; bouffer pour manger, pinard pour vin, flotte pour eau, rigolo pour jovial. Ces abréviations ridicules, ces expressions triviales et une foule d'autres ont pris droit de cité dans le savoureux idiome <l'outre-mont. La guerre, surtout la première , a vulgarisé beau– coup de ces mots qui avaient leur excuse dans la fami– liarité épique des tranchées, mais qui n'en ont aucune dans les relations entre gens de bonne société, avaient peut-être leur raison d'ê tre parmi des hommes de toutes

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