BASA

300 M. DURAND des lignes est inverti. Camembert c'est la demi bobine de papier. Rez-de- chaussée c'est Je bas de la page où paraît le feuilleton; avouons que cette dernière expres– sion est encore la plus acceptable et la plus logique. Ne nous arrêtons pas aux termes manchette, morasse, pige, physion01nie exprimant celui-ci article qui accompagne le compte-rendu d ' une manifestation populaire, d ' une cérémonie, d ' un procès, etc.; ratage, papelard, tartiner signifiant simplement écrire un article; tomber, tner, tirer à la ligne, dont tous les philologues et les lexico– logues du monde ne r éussiront jamais à nous donner une explication rationnelle. * * * Après le journalisme, le métier qui contribue le plus au dévoiement de la langue françai se, c'est le parle– mentarisme. C'est un fait que le parlement françai s d ' aI_Jrès-guerre est l ' un des endroits où l ' on écorche de plus belle la langue françai se. On pourrait le cons– tater en lisant L'Eclair , l' Epoque , L' Eclw de Paris , L ' Aube, Le Journal des débats, Le Matin , etc . Sous prétexte d'élé::;ance, d 'éloquence, de magniloquence , on s'y livrait et l ' on s'y livre encore parfois aux circonlo– cutions les plus entortillées, les plu.~ alambiquées, aux barbarismes les plus outrés , aux phrases les plus amphi– gouriques, etc., l'on éri::;e en sys tème la négation de la simplicité , de la clarté, de l ' acribologie , du sémantisme. Ce qui pourrait être dit en cinq mots, l'est en dix phrases. Et quelles phrases ! Disons toutefois què tout ce verbiage, ce verbalisme intempérant, cette ·redon– dance se vérifie bien plus encore en Italie qu'en France , la langu e françai se se prêtant moins aux boursouflures. On aurait beau jeu à relever ces loe:ogrinhes sur la sté– nographie ou dans les iournaux. Un député ne dira pas à son adversaire: <<Vous vous trompez)) , c'est trop banal que cela, mais il est expédient d ' après lui de dire: « Vous exprimez une contre vérité )) . Les italiens di-

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