BASA

VIII ACADEMIE SAINT-ANSELME nos soi-disant grands réformateurs de l'historiographie n'ont pas encore été capables de faire. L'« Historique» de De Tillier, en dépit de quelques lacunes, de quelques faits trop légendaires des premiers siècles, en dépit aussi de l'aridité de son style, a été loué par Cesare Cantù qui était bien quelqu'un en matière historique. Les données historiques fournies par notre premier grand historien sont, à partir de la fin du XIIIe siècle, ba 5ées sur des documents irréfragables. Son «Nobiliaire», encore iné– dit, est d'une valeur inestimable pour la connaissance des an– ciennes Seigneuries . Quant au prieur Gal, qui ne sait qu'il a fouillé les archives de Turin, de Chambéry, de l'abbaye de Saint-Maurice et du Grand-Saint-Bernard ? Il a accumulé un tas de notes dont il a enrichi la grande collection des « Monumenta Historiae Patriae »; il en a communiqué aussi en grand nombre au chan. Auguste Duc, plus tard évêque d'Aoste, et à des ieunes gens qu'il aiguil– lonnait à l'étude de l'histoire et de l'archéologie. Tous ceux qui l'ont connu, n'ont iamais songé à lui récuser cet esprit de vraie critique historique qui le dirigeait si sûrement dans toutes ses recherches, au point qu'il a été iugé digne d'être président de la Commission statistique provinciale, d'être mem– bre de la R. Deputazione di Storia Patria, de la Société des sciences historiques de l'Yonne et de l'Institut d'Afrique. Peu nous chaut donc qu'on dise que sa méthode est surannée. Mgr Cuc n'était pas qu'un simple amateur, un dilettante de l'histoire, mais un vrai historien, un grand historien, qui nous a laissé une oeuvre qu'on a qualifié de monumentale: 1'« His– toire de l'Eglise d'Aoste» en neuf volumes, sans compter les autres trente productions historiques et littéraires. Plus d'un vo– lume de son « Histoire de l'Eglise d'Aoste » renferme une foule de notices au non plus intéressantes pour l'histoire civile et po– litique de la Vallée. Si dans le premier volume et dans les pre– mières pages il ne s'en est tenu qu'à ce que l'on sait de la tradition, des légendes et des monuments, dans tous les autres ses renseignements sont sûrs, documentés. Il ne pouvait en être autrement, car il avait à sa disposition les notes du prieur Gal, du chan. Duc et les archives de l'évêché. Tout le matériel est exposé, dans son histoire, dans une langue française limpide, châtiée, savante, voire élégante. Que d 'erreurs historiques Mgr Duc n'a-t-il pas rectifiées ! C'est l'historien valdôtain qui a pro– duit la plus colossale somme de travail. On peut le consulter avec fruit et avec sûreté. A son décès, M . Boselli en a fait au

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