BASA

LE CHANT POPULAIRE EN VALLEE D'AOSTE 73 de folklore et d'art, amena à Aoste une vingtaine de groupes chorals, dans leurs caractéristiques costumes locaux. Ils exécutèrent leur programme devant un jury qua– lifié et un public très nombreux et passionné. La plus grande partie de ces groupes étaient de cons· titution toute récente; tous les éléments savaient naturelle– ment employer leur voix, mais personne n'avait encore eu l'occasion de chanter à plusieurs voix convenablement har– monisées, sous la direction d'un maître et devant un public attentif, voire même exigeant. Dans la Vallée, souvent ce furent les syndics mêmes et les curés des villages qui s'occupèrent de la formation de la chorale pour l'honneur du pays; les réunions avaient lieu à la salle paroissiale ou dans un local de la maison communale. Au début, le nombre des participants fut considérable et même étonnant, mais au fur et à mesure que les difficultés se présentaient et les exigences des maîtres augmentaient, des défections venaient se produisant et les groupes allaient prenant une forme plus définie. Le gros problème qui s'imposa aussitôt fut le choix du maître; il en manquait et on dut improviser et s'adapter aux nécessités du moment. Il arriva que la même personne dut s'occuper en même temps de 4 ou 5 chorales, risquant ainsi de ne pouvoir les suivre toutes convenablement. Autre problème: les difficultés de pouvoir suivre toutes les leçons à cause des distances des hameaux d'où venaient les chanteurs et les horaires de travail pour ceux qui travail– laient à l'usine. Cependant, l'enthousiasme pour la nouvelle initiative eut raison de toutes ces difficultés et alla même augmentant d'une année à l'autre; les groupes se renforcèrent, quelques-uns laissèrent la place à des nouveaux-nés . L'interprétation des morceaux exécutés, ressentait en– core de l'improvisation des maîtres, du manque de connais– sances et de technique musicale des chanteurs, mais on y sentait surtout la passion pour cette forme d'amusement po– pulaire. De vieilles mélodies, désormais oubliées par la géné– ration moderne, furent redécouvertes, harmonisées, rema·

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