BASA
NOS ANCETRES LES CELTES 81 sius et Justin, les Celtes franchirent les Alpes, et s'établirent dans la plaine du Pô, vers le IVe siècle avant ].-C. . Polybe les fait passer par le Mont Genèvre et le Brenner. Ce n'est pas concevable que les hordes celtiques se soient aventurées dans les gorges de la Tarentaise et du Valais, pour pénétrer en Vallée d'Aoste . Elles se seraient heurtées contre le mur des Alpes Craies et Pennines, et auraient dû se frayer un chemin à travers des tribus belliqueuses, défendant de toute force leur indépendance. Ce n'est que deux siècles plus tard que les Celtes occupèrent les deux versants des Alpes occi– dentales » 4 • Dans certains milieux culturels valdôtains, cette affir– mation fut un véritable sujet de scandale . Avec les con– teurs de légendes, Brocherel ne ménageait pas ses flèches. Et elles étaient souvent trempées dans le sang de l'hydre de Lerne. Aussi , ne lui ·pardonnait-on pas toujours ses trop fré– quentes incursions dans le domaine de l'histoire. Il y com– mit d'ailleurs à son tour plus d'une bévue et l'on accepte communément les résultats de ses enquêtes sous bénéfice d?inventaire . Dans sa critique -à la date de 1158, il n'avait peut-être pas tous les .torts, selon les perspectives de -l'époque, ·mais il n'a plus toutes les raisons désormais. Les récents pro– grès historiographiques nous permettent de faire un pas en avant dans la recherche de la vérité. Les Celtes, ces grands dolichocéphales blonds venus du Nord, ainsi que l'on affirme erronément trop souvent\ avaient pour habitat primitif la région située autour du haut (4) J . Brocherel, La langue des Salasses, dans revue « Augusta Praeto– rla », avril-mal-Juin 1948, n . 2, pp. 106-107. (5) A l'encontre d e certaines opinions, courantes au XIXe siècle, 11 est d ésormais presque ét abli que les Celtes n e sont venus de nulle part, m als sont un produit du milieu humain européen. Les anciens m ésolithiques qui peuplaient le centre de notre continent se sont p eu à peu différenciés cul– turellement à une époque donnée et, s'il n e réussiren t pas à créer un Etat organisé et durable et finirent par disparaître comme peuple, Ils laissèrent cependant à leurs successeurs un h éritage spirituel dont le moins que l'on puisse dire, c'est que nous en avons subi longtemps l'intensité et le charme. Nous possédons, aujourd'hui encore, trop peu d'éléments pour caracté– riser anthropologlquement les Celtes. Ils étalent aussi brachycéphales et leur Indice céphalt'que n'est pas constant. Ils n'étalent pas aussi grands de taille, au ssi blonds et aussi rudes et sauvages que la plupart des auteurs affirment communém ent.
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