BASA

COMPTES-RENDUS DES SEANCES XI complète en Vallée d 'Aoste pour la science historique. Les grands personnages étrangers, qui sont vraiment ferrés à glace dans cette matière, portent tout un autre témoignage su r nos histo– riens et historiographes anciens et modernes. Méconnaître aussi la part prépondérante de labeurs et d'in– vestigations intelligentes qu'a apportée l'ancien clergé à l'édi– fice historique est un inexcusable déni de ju stice. Nul en cela ne peut exciper de sa bonne foi, et si jamais il s'en rencontrait quelqu'un il faudrait réléguer son oeuvre hors du rayon de bibliothèque où l'on va chercher la vérité de l'histoire. Le prin– cipe sec et net qui s'impose à quiconque se mêle de s'ériger en historien est celui-ci: « Nihil falsi audeat, nihil veri non audeat » . Aucun de nos historiens n'a noyé sa pensée dans un ver– biage inutile; aucun n'a introduit les gongorismes dans un do– maine - celui de l'histoire - qui est interdit au délire roman– rique. Mgr Duc, le chanoine Frutaz, le chanoine Noussan, l'abbé Fenoil, le chanoine Pierre Béthaz, le chanoine Sy lvain Vesan, les professeurs Brocherel et Lucat, Tibaldi, pour ne citer que les principaux, nous délectent aussi par la virtuosité, la limpidité, !a fluidité de leur style. Tibaldi surtout a écrit merveill eusement bien soit en français soit en italien . C'est seulement dommage qu'en religion, en politique, il n'ait eu d 'autre symbole que la rose des vents . Son baptême ne l'a pas obligé outre mesure; le gouvernement, la politique changeaient et Tibaldi changeait avec cela. Il se faisait voltairien et anticlérical selon le besoin de l'heure. Son histoire s'en est ressentie; manquant souvent d'im– partialité, elle s'est faite souvent dithy rambe ou pamphlet, ac– cueillante au mensonge, écumante de haine ou palpitante de sen– siblerie morbide. Souvent ses assertions ne sont pas étayées de bons documenîs . Dire que son histoire est de nulle valeur ce serait exagéré. Une imagination puissante n'est pas tout à fait incompa– tible avec la fonction de l'historien; mais de grâce que celui-ci ne soit pas un halluciné; que l'imagination ne soit pas sa na– ture tout entiè re, qu'il reste capable de disti nguer entre les réa– lités du passé et les fantaisies de son cerveau, qu'il n'aille pas donner au vrai lui-même un air de faux . * M . le secrétaire Lin Colliard nou s a fait un tour d'horizon sur les productions littéraires, historiques et religieuses du XVIIe siè-

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