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84 A. CHENAL en ·tout sens en Europe et dont la nécéssité de s'en pour– voir occupe une place toujours plus grande dans les préoccu– pations de ·l'homme. Tout compte fait et toute proportion gardée quant au nombre d'habitants et aux nécessités du moment, on voyageait autant à l'âge du bronze à pied ou à cheval qu'aujourd'hui en avion, en camion ou en chemin de fer. A côté des commerçants chargés de ravitailler en ma– tières premières des localités qui n'en possédaient peu ou prou, des tribus entières se déplaçaient continuellement d'un point à l'autre du Continent, à la recherche d'une terre plus grasse pour faire fortune. L'espace nourricier ne manquait pas et, dans la plupart des cas, les nouveaux venus se fixaient pacifiquement dans le territoire de leur choix. C'est ainsi d'ailleurs, uniquement ainsi, que l'on peut expliquer le pro· fond métissage des races européennes actuelles . Il n'y a en nous plus rien de pur, racialement parlant, mais qu'un en– semble d'hérédités disparates et lointaines que la nature a conciliées et harmonisées avec un art étonnant. Si le peuple– ment progressif du Continent s'était réalisé par des invasions apocalyptiques, comme l'on supposait encore il y a quelque temps, on ne constaterait pas une remarquable continuité dans le développement de la culture européenne pendant le Préhistorique. L'étude approfondie des rares tombes d'Halstatt dé– couvertes en Vallée d'Aoste aurait peut-être permis de dire une parole plus concluante sur la présence des Celtes au sud des Alpes Pennines aux alentours de l'an mille avant l'ère vulgaire 10 • La toponymie nous invite déjà, cependant, à redonner un certain crédit à la date tant discutée à partir de laquelle, suivant la tradition orale, les Celtes se seraient insinués dans notre région. L'homme a senti assez vite le besoin de donner des noms aux localités qu'il habitait. Les recherches philolo- (10) Il est clair que dire l'an 1!58 avant J.-C. n'aurait plus de sens. Il faut dire maintenant le XIIe, le XIe, ou le Xe siècle avant J.-C. pour prendre un chlffie moyen.