BASA
86 A. CHENAL mes qui allaient y tenir leurs offices religieux ne pouvaient être que des Celtes. Trancher la question par le comode ignoramus des an– ciens ne servirait pas à grand'chose: le débat resterait tou– jours ouvert pour ceux qui veulent voir clair et loin dans le mystère du passé. Inférer que puisqu'on n'a rien pu recons– truire de précis, la tradition populaire reste bonne tout au plus pour les benets, ne serait ni sage, ni logique. L'avenir peut nous réserver des surprises et résoudre plus facilement qu'on ne le pense un problème encore embrouillé. Ces primitifs occupants celtes, si vraiment ils se sont insinués en Vallée d'Aoste à la fin de l'âge du bronze, n'ont pas dû laisser en tous les cas une empreinte notable de leur installation pendant de longs siècles. Même si cette lente pénétration continua, ils furent sans doute amalgamés par les Ligures, plus nombreux et déjà fortement enracinés aux premières zonés de défrichement. L'expansion celtique en Europe n'a pas cessé toute– fois un seul instant et elle atteint son apogée au Ille siècle avant notre ère. C'est effectivement à cette époque que l'on doit faire remonter la véritable celtisation du territoire val– dôtain. Les Gaulois , les Germains, franchissent en masse la barrière des Alpes et se ruent sur l'Italie. Les Ligures sont refoulés dans la plaine du Pô , où ils finiront par disparaître , ou bien ils fusionnent avec les nouveaux conquérants. Il est absolument impensable, à l'encontre de l'opinion diffusée par certains auteurs modernes , que la Vallée d'Aoste ait pu échapper à l'influence de ce phénomène . Sa position géogra– phique et la facilité d'accès et l'importance de ses cols du Grand et du Petit-Saint-Bernard ne pouvaient manquer d'at– tirer l'attention des tribus inquiètes qui parvinrent même , vers 390 avant J.-C:, à saccager Rome et à ébranler les fon– dements de l'empire 13 • Pour ne citer qu'un exemple, l'api- (13) A propos de cet épisode, Indro Montanel!! a fait cette Intéres– sante et pittoresque considération: « Gll storlcl che lo hanno raccontato a cose fatte hanno avvolto di molte leggende questo capltolo che dovett'es– sere per l'Urbe molto splacevole. Dicon o che quando i Gall! fecero per dare la scalata al Campidogllo, le oche sacre a Giunon e cominciarono a stridere risvegliando cosi Manlio Capitolino che, alla testa del dlfensori,
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